Les résistances cèdent à Casablanca

Après avoir fait preuve d'une relative résistance l'an dernier, la Bourse marocaine aborde 2009 avec nettement moins d'assurance. L'indice Madex qui avait su limiter son repli à 13,5% en 2008 n'est en effet guère épargné en ce début d'année, puisqu'il abandonne déjà 8 %,La dégradation ressentie sur l'indice est ecore plus nettte au regard de l'activité du marché : les volumes de transaction enregistrés à la Bourse de Casablanca ont été divisés par trois. Faut-il y voir les prémisses d'une correction plus violente? Pour certains, c'est un signe à surveiller d'autant que la place marocaine cumule un certain nombre de vulnérabilités. Elle se classe par exemple au rang de marché le plus cher du monde. Pour Samuel Vecht, gérant chez Blackrock, il n'y a même pas d'ambiguité, « sur la base du cours ramené à l'actif net (price to book) , le Maroc est un marché valorisé 4,4 fois, ce qui en fait le plus onéreux, devant celui de l'Indonésie (2,5 fois) ». A titre de comparaison, l'indice MSCI s'inscrit avec un ratio price to Book à peine supérieur à 1 fois. Un groupe comme Maroc Telecom, la première capitalisation du pays, par exemple affiche une capitalisation d'environ 15 milliards de dollars..plus élevée plus que celle de groupes comme Ebay, Yahoo, Saint-Gobain ou Nissan. Mais c'est plutot le reste de la cote qui attise les inquiétudes. « La spéculation a été encouragée par les flamboyantes introductions en Bourse de groupes immobiliers », souligne Youssef Benkirane, président de l'association des Sociétés de Bourse. Sur ce seul secteur, ajoute-t-il, « les multiples de valorisation avoisinent encore 29 fois les résultats anticipés de 2009 ». Selon Samuel Vecht, « de tels niveaux présentent des similitudes avec certaines places du Golfe qui paie aujourd'hui très cher leurs dérapages spéculatifs ». à une différence près toutefois qui pourrait peut-être encore jouer le rôle d'amortisseur cette année. « Contrairement à d'autres marchés de la région, au Maroc, les investisseurs locaux n'ont pas le droit d'investir à l'étranger », nuance Youssef Benkirane, « les liquidités circulent en vase clos ». Marjorie Bertouille
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