Des études de médecine toujours en porte-à-faux

La mise en cause des conditions de travail à l'hôpital revient à poser la question des études médicales et de leur adaptation aux besoins du système de santé. La réforme de la première année de médecine, qui a fait l'objet de plusieurs rapports depuis 2005 (Debouzy, Thuillez, Bach, Domergue), devrait être actée en 2009 après le vote en décembre par l'Assemblée nationale de la proposition de loi du député UMP Jacques Domergue. Le texte, qui doit encore passer au Sénat, prévoit de mettre en place une première année commune (baptisée « licence 1 sant頻) pour les étudiants en médecine, pharmacie, dentaire et sage-femme qui pourront désormais se réorienter en cours de route. L'objectif est de rendre les choix libres et non plus subis, de supprimer la hiérarchie entre professions et de diversifier les filières médicales, explique-t-on rue de Grenelle. Mais il s'agit surtout de lutter contre les 36.000 étudiants qui échouent au concours à l'issue de la première année sans remettre en cause le numerus clausus (limitation du nombre d'admis en deuxième année).Anticiper la criseCar cette réforme ne résout pas le problème du numerus clausus, qui ne cesse de faire débat depuis sa mise en place par Simone Veil en 1971. Cette contrainte a été en partie levée : la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, augmente régulièrement le nombre d'admis en deuxième année pour anticiper la crise à venir de la démographie médicale. De 7.100 en 2008, il va passer à 7.300 en 2009 puis 8.000 en 2010, contre? 3.500 en 1992...Mais cette ouverture de l'accès à la profession a lieu bien tard et trop vite. Comme le relève Célia Chiron, vice-présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) en charge des études médicales, « les externes sont en surnombre dans les services et restent passifs, ce qui n'est pas formateur. Les hôpitaux peinent à s'adapter à l'augmentation trop rapide du numerus clausus » en l'absence de moyens supplémentaires. Autre paradoxe, alors que les externes sont en surnombre dans les CHU, les hôpitaux périphériques en manquent. Pour pallier ces inégalités, le projet de loi « hôpital, patient, santé, territoire » (HPST), qui sera examiné en février, prévoit que le numerus clausus soit désormais défini, sur une base pluriannuelle et régionale, en fonction de la démographie des professionnels de santé. De même, les postes d'interne seront déterminés sur cinq ans et des quotas annuels fixés par spécialité. Clarisse Jay n++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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