1995, une année faste pour les semi-conducteurs

Etonnant. Dans un marché mondial des semi-conducteurs en pleine effervescence, les Etats-Unis et le Japon perdent des parts de marché. Mais, il est vrai, au profit des Coréens et Taiwanais. C'est là le premier enseignement que l'on peut tirer du bilan annuel publié par la firme d'analyse Dataquest. Le deuxième étant l'excellente année réalisée par ce secteur, avec un chiffre d'affaires qui passe pour la première fois la barre des 150 milliards de dollars (précisément : 154,6 milliards de dollars, soit 762,4 milliards de francs), avec une croissance de 40 % sur l'année précédente. Les raisons de cette remar-quable prestation sont désormais connues. Alimentée par les carnets de commande des constructeurs micro-informatiques et des fabricants d'équipements de télécommunication, la demande mondiale est littéralement en train d'exploser. A tout seigneur, tout honneur, la première place au classement mondial revient une fois encore, et pour la quatrième année consécutive, à l'américain Intel, qui revendique sur l'ensemble de 1995 un chiffre d'affaires de près de 14 milliards de dollars, soit 69 milliards de francs. Le fabricant de micro-processeurs qui équipe plus de 80 % des micro-ordinateurs dans le monde maîtrise aujourd'hui près de 9 % du marché mondial des composants. Il est talonné par trois firmes japonaises : NEC, Toshiba et Hitachi. A lui seul, le trio nippon contrôle 20 % du secteur. Pourtant, Américains et Japonais sont aujourd'hui sérieusement attaqués par ceux qui, il y a quelques années seulement, étaient considérés comme des acteurs émergents : les Taiwanais, et surtout les Sud-Coréens. Leur part du marché mondial est passée en un an de 8,9 % à 12,1 %, constatent les analystes de Dataquest. Or, dans le même temps, celle des firmes américaines s'est effritée de près de 2 %, à 39,8 %, et celle des fabricants japonais de 1 %, à 39,5 %. Le poids des firmes taiwanaises et surtout sud-coréennes dans l'industrie mondiale des semi-conducteurs a donc été déterminant dans la recomposition des parts de marché respectives des grands acteurs internationaux. Les ventes de puces de cette partie du monde ont en effet augmenté de 48 % l'an dernier. Un bilan dans lequel les composants mémoires de type Dram pèsent très lourd. Dataquest estime que cette famille de composants tire à elle seule la moitié de la croissance mondiale du secteur. Samsung, sixième producteur mondial de semi-conducteurs, caracole d'ailleurs à la première place sur ce segment. Les revenus du géant sud-coréen ont augmenté de 68 % au cours de la période dans la zone Asie-Pacifique. Et ceux de son compatriote et concurrent Hyundaï ont explosé, avec un bond de 155 %, à 1,5 milliard de dollars. Américains et Japonais, présents dans la région, se font désormais tailler des croupières. Le classement européen, quant à lui, ne subit guère de changement, à l'exception d'un chassé-croisé entre l'américain Texas Instruments, au sixième rang l'an dernier, et qui ravit la cinquième place au constructeur franco-italien SGS-Thomson. G. M.
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