Boeing reste sous la menace d'un nouveau retard pour son 787

L'annonce hier d'un deuxième retard du Boeing 787 est loin de garantir qu'il s'agira du dernier. Après avoir déjà décalé, en octobre, le premier vol et la première livraison de six mois, l'avionneur américain y a ajouté un nouveau délai de trois mois. En cause, pour l'essentiel, la défaillance de certains fournisseurs qui envoient à Seattle des parties de l'avion inachevées.Résultat, le vol inaugural est désormais prévu fin juin 2008 et All Nippon recevra son premier exemplaire " début 2009 ". Déjà plus gros succès commercial de l'histoire de l'aviation avant son premier vol (817 commandes), le 787 détient un autre record, moins réjouissant : celui du laps de temps le plus long entre la sortie d'usine de l'avion (le 8 juillet 2007) et son premier vol. Habituellement de quelques mois - quatre pour l'A380 -, il s'élève désormais pour le 787 à quasiment un an. Du jamais-vu qui en dit long sur les difficultés de l'américain à reprendre le contrôle de la chaîne de production et de l'assemblage. Pour autant qu'il y arrive, Boeing ne se donne toujours pas de marge de manoeuvre en cas d'imprévus lors de la phase d'essais en vol. Celle-ci reste inchangée de sept à huit mois environ quand il en a fallu onze pour le 777 et 22 pour l'A380. Ce qui est très ambitieux pour un avion bourré de nouvelles technologies. Et, au-delà de la première livraison, Boeing et ses fournisseurs tiendront-ils les cadences, elles aussi ambitieuses - en vitesse de croisière Boeing compte assembler un 787 tous les trois jours ?EFFECTIFS SUPPLEMENTAIRESFace à ces défis, Boeing se donne les moyens de limiter la casse. Contrairement à Airbus dans le cas de l'A380, l'américain a très vite pris des mesures. Outre une augmentation des budgets de recherche & développement, des effectifs supplémentaires ont été dépêchés sur son site d'assemblage à Everett et chez ses fournisseurs. Au final, selon la direction, ce changement de calendrier n'aura pas d'impact sur les comptes 2007 et peu sur ceux de 2008. De quoi rassurer les investisseurs. Le titre a progressé de plus de 3 % à Wall Street.
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