Le budget soldes des Français victime de la morosité ambiante

La chasse aux bonnes affaires peut se faire toute l'année sur Internet, dans les ventes privées ou chez les discounters. Alors à quoi bon, deux fois par an, six semaines durant, faire les soldes en magasin pour obtenir un rabais analogue ? Ainsi pourrait être brossé à grands traits l'état d'esprit des Français. Résultat : alors que l'inquiétude ne cesse de s'intensifier sur le pouvoir d'achat, le bilan des soldes d'hiver est fort terne.La Fédération des enseignes d'habillement (FEH, qui représente les grandes chaînes du secteur) estime la progression du chiffre d'affaires de " 1,5 % à 2 % " , après + 5 % environ lors des soldes d'hiver 2007. " Ils se sont déroulés dans la morosité ", juge Lucien Odier, président de la FEH. L'Union du grand commerce de centre-ville (UCV) est à peine plus guillerette. Ses adhérents - dont le Printemps , les Galeries Lafayette , Monoprix , Virgin et Habitat - affichent des hausses de " 3,5 % à 4 % ", une performance en deçà des chiffres habituels. " Notre bilan n'est pas mauvais ", tempère Jacques Périllat, président de l'UCV. Manifestement, les grands magasins ont tiré leur épingle du jeu grâce à l'attractivité des marques qu'ils distribuent.INTERNET CHANGE LA DONNEPlus que jamais, les Français dont les placards sont pleins attendent en effet les soldes pour s'offrir le paletot ou le sac griffé dont ils rêvent. La chaîne Printemps affiche ainsi des progressions de 15 % sur ses rayons accessoires et de 9 % sur ses rayons de mode féminine, contre 2 % au global. " C'est Internet qui est en train de bousculer la donne. Les Français savent désormais chasser le bon prix et comparer. Ils vont vers le plus offrant ", analyse Nadège de la Comté, conseil en marketing au cabinet DMC. Quitte à concentrer leurs achats en soldes sur les pièces les plus chères où ils obtiendront la plus forte décote. " C'est une question de valeur absolue. Les Français sont des consommateurs avertis. Ils n'achètent plus n'importe quoi en soldes ", confirme Christian Pimont, PDG de la chaîne masculine Celio. " Ils ne surdépensent plus ", ajoute Georges Spitzer, président du directoire de Du Pareil au Même.Cette absence d'euphorie intervient après une année 2007 jugée correcte. Malgré le coup de blues de la consommation en décembre (- 2,5 % en valeur), les ventes d'habillement et de textile ont fini 2007 sur une haussede 1,7 % selon l'Institut français dela mode.
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