La flambée des prix de l'essence et la crise du crédit ébranlent le marché américain de l'automobile. En juin, Chrysler et Ford ont accusé une chute respective de 36 et 28 % de leurs ventes aux États-Unis. Dans le même temps, les ventes de General Motors (GM) et du japonais Toyota ont respectivement décliné de 18,5 et 21 %. À données ajustées toutefois, en tenant compte du fait que le mois de juin 2008 a été amputé de trois jours de ventes, le repli de GM s'est inscrit à 8 % alors que des analystes tablaient sur une chute de 16 %, ce qui en séance a fait rebondir le titre du groupe hier àWall Street. Grâce à une offre promotionnelle de fin de mois, le constructeur a limité l'érosion de ses ventes et conservé son rang de numéro un américain.Sur cette même base ajustée, le recul de Ford, qui tient compte de la cession de Land Rover et Jaguar, s'est établi à 19 %, en ligne avec les attentes du marché, et celui de Chrysler à 27,9 %.Reste que, d'après la Deutsche Bank, les ventes d'automobiles devraient plonger à 14,5 millions d'unités aux États-Unis en 2008, soit le plus bas niveau enregistré en quinze ans, contre 16,15 millions l'an dernier. Pour les Big Three, la hausse historique du prix de l'essence au-dessus de 4 dollars le gallon (3,7 litres) s'est traduite par une forte contraction des ventes de gros véhicules (4×4, "pick-up trucks", vans et "crossovers"). Les ventes de 4x4 de Ford ont sombré de 54,7 %. Selon la revue Automotive News, ces automobiles particulièrement voraces représentaient 50 % du marché américain en 2007 contre 20 % en Europe. En juin, Honda, qui vend surtout des véhicules légers aux États-Unis, s'est distingué, ses ventes s'étant appréciées de 13,8 % en données ajustées. L'institut Manheim a annoncé qu'en mai, les prix des pick-up sur le marché de l'occasion s'étaient effondrés de 21%. Selon un sondage réalisé par le Kelley Blue Book, 42 % des Américains affirment avoir repoussé sine die l'achat d'un véhicule neuf en raison du prix de l'essence.

latribune.fr

29 Sept 2008, 15:30

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