Thomson met Hollywood sur la voie de la projection numérique

Tourné en numérique, monté en numérique, mais projeté à l'écran à partir d'une bobine de film analogique. Le dernier opus de la saga Star Wars n'a ainsi pu être vu en numérique que dans 350 salles dans le monde... sur les 163.000 écrans recensés aujourd'hui. Depuis deux ans, les studios hollywoodiens se sont emparés de cette question. Désormais, c'est avec Thomson qu'ils vont travailler.Le français, qui a fait sa révolution en matière de numérique depuis le rachat de Technicolor en 2001, devient le "maître d'oeuvre" des sept principaux studios pour le financement et l'équipement de 5.000 salles de cinéma en matériel de projection numérique sur les quatre prochaines années. sont concernés 15.000 écrans d'ici à dix ans aux États-Unis et au Canada. Thomson a déjà signé avec DreamWorks, Sony Pictures, Universal Pictures et Warner Bros, et finalise des accords avec Twentieth Century Fox, New Line Cinema et The Weinstein Company. "Ce n'est que le premier pas vers la conversion au numérique, mais c'est une annonce importante pour toute l'industrie du cinéma", s'est félicité Julian Waldron, numéro deux de Thomson.Le français peut s'enorgueillir de regrouper dans cette initiative 45 % du box-office américain. "D'autres nous rejoindront et des discussions sont entamées avec les propriétaires de salles de cinéma", a indiqué le directeur général de Thomson. Certes, les exploitants de salles hésitent - dans un contexte mondial de baisse des entrées - à investir les 100.000 dollars par écran. Mais l'accord liant Thomson aux studios cherche à mettre en place une structure de financement adaptée. Thomson va parallèlement rencontrer les équipementiers qui souhaitent participer à ce projet. "Que les studios fournissent leur contenu constitue le premier pas pour qu'exploitants, équipementiers et financiers organisent le marché", considère Julian Waldron.Exclusivité. Ce n'est pas seulement l'amour du cinéma qui pousse Thomson à s'engager dans cette initiative. Le groupe compte étendre sa gamme de services aux studios - pour la plupart déjà clients de ses services de post-production numérique. Ainsi, les serveurs vidéos de Thomson, jusqu'à présent cantonnés aux entreprises, télévisions et studios, entreront dans les cinémas. La distribution des films implique aussi de nouveaux services de gestion des droits numériques, dont Thomson s'est assuré l'exclusivité avec les studios signataires.Un nouveau marché très rentable face au système actuel de transport et de distribution de milliers de bobines. "Le chiffre d'affaires généré par le numérique sera au moins équivalent au marché actuel, soit 1,5 milliard de dollars. Mais Thomson pourra offrir une palette de services plus large à une grande variété d'acteurs", estime Julian Waldron.Marion Rojinsky
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