Les Rennais se souviendront longtemps de l'émoi suscité par le plan social chez Philips semi-conducteurs en septembre 2003. La fermeture du centre de recherche laissait 70 personnes sur le carreau. C'est alors que quatre ex-salariés du groupe néerlandais - Bernard Badefort, Jean-Marc Guyot, Eric Mauger et Pascal Blouin - décident notamment de rester à Rennes et d'y créer leur propre entreprise. Soutenue par Anvar, la technopole Rennes Atalante et l'agglomération, la société voit le jour en avril 2004. Et d'emblée, "pour atteindre la taille critique nécessaire au démarrage de l'activité", elle recrute 11 anciens salariés de Philips.Des puces à grande échelle. "Nous avons tout de suite misé sur le marché de la propriété intellectuelle", explique l'équipe dirigeante d'Embeddia. Dans ce domaine, les douze ingénieurs de la société développent des composants qui viendront ensuite s'intégrer à des puces électroniques produites à très grande échelle. Ces composants sont destinés aux secteurs de la démodulation numérique et du décodage de canaux pour des applications de réception de la télévision numérique. Ils permettent entre autres de "nettoyer les impuretés et les erreurs qui se sont glissées dans le signal suite à sa modulation", précise Jean-Marc Guyot, directeur général adjoint. Embeddia s'adresse ainsi à une clientèle spécifique que sont les fabricants de semi-conducteurs comme Intel, Motorola, STMicroelectronics ou encore Philips. Ces derniers achètent une licence et reversent ensuite des royalties à Embeddia.Avec sa technique très innovante, l'entreprise vise à la fois les marchés de réception de la télévision numérique terrestre, par câble ou satellite, que la norme appliquée soit européenne (DVB), américaine (ATSC) ou asiatique (ISDBT). Le marché émergeant de la télévision sur téléphones mobiles, encore en phase de test, est également prometteur pour Embeddia qui compte aujourd'hui peu de concurrents aussi avancés dans la phase pratique. La PME travaille aussi sur la deuxième génération de la télévision numérique par satellite et la nouvelle norme américaine VSB.Présente depuis le début dans le pôle de compétitivité breton Image et réseaux, Embeddia en attend surtout "une projection internationale et un rôle d'accélérateur au travail en complémentarité" déjà bien engagé par les PME du secteur. À les voir échanger leurs savoir-faire et partager leurs compétences, cela paraît très prometteur.Anne-Laure Grosmolard, à RennesCarte d'identitéActivité : développement de composants virtuels pour des applications de réception de la télévision numérique.Siège social : Rennes.Date de création : Avril 2004.Chiffre d'affaires 2005 : 1 million d'euros prévus, 2 à 3 millions en 2006.Effectifs : 15 salariés.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:26

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