L'Écureuil épinglé par la Commission bancaire

La Commission bancaire s'inquiète de l'insuffisance du contrôle des risques au sein du groupe des Caisses d'Épargne. Selon la Lettre de l'Expansion, elle aurait transmis au président du directoire de l'Écureuil, Charles Milhaud, une lettre l'avertissant qu'elle envisageait de lancer "une procédure disciplinaire assortie de menaces d'injonctions contre la Caisse Nationale des Caisses d'Épargne [CNCE]". Contactés, ni l'écureuil ni la Commission bancaire n'ont souhaité commenter cette information.Selon des sources proches du dossier, l'autorité de tutelle a en effet mené une inspection au sein du groupe bancaire mutualiste entre novembre 2004 et avril 2005. À l'issue de cette enquête, elle a rédigé un rapport stigmatisant les insuffisances des procédures de suivi des risques de l'établissement. Comme le veut la loi, ce dernier a répondu à la Commission, qui a remis par la suite un rapport définitif intégrant ses griefs et la réponse de l'Écureuil.Organisation interne visée. Constatant les retards pris sur les engagements du mutualiste, l'autorité de tutelle a alors adressé en août un courrier à Charles Milhaud pour lui signifier qu'elle envisageait le recours à des sanctions disciplinaires. Selon des proches du dossier, les insuffisances pointées ne concerneraient pas de risques de crédits avérés mais uniquement l'organisation interne de l'établissement. Elles épargneraient aussi Ixis Cib, la filiale de banque d'investissement et de financement de l'Écureuil, qui dispose d'un système de reporting performant. Serait en revanche pointé du doigt le reporting des caisses régionales et de certaines filiales du groupe.L'Écureuil a maintenant un délai pour répondre à la Commission. Il s'agira de convaincre celle-ci de l'avancée des mesures engagées pour renforcer le contrôle interne. L'établissement mettra notamment en avant le fait que ce thème figure parmi les priorités énoncées dans son plan stratégique. Le projet de cotation de la CNCE qui doit voir le jour avant fin 2006 (latribune.fr du 1er septembre) devrait également obliger le mutualiste à s'aligner sur les bonnes pratiques de la profession en matière de gestion des risques.La Commission bancaire se serait par ailleurs alarmée d'un projet d'acquisition d'une banque marocaine à la santé financière chancelante. Selon nos sources, ce projet est à ce jour abandonné.Dominique Mariette, avec Anne-Sylvaine Chassany
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