Relancer l'économie, le vrai défi

Reconstruire la région, rebâtir routes et maisons, c'est bien, mais encore faut-il que l'activité économique reprenne. Aujourd'hui, c'est l'effort humanitaire qui assure l'essentiel des revenus pour les déplacés. Le programme "Cash for work" (de l'argent contre du travail) a permis de payer ceux qui prenaient part au nettoyage des quartiers dévastés. Cette politique, parfois critiquée, est sur le point de prendre fin. La construction embauche, mais recherche des ouvriers compétents - en fait, il faut faire venir des travailleurs d'autres régions indonésiennes. Si le gouvernement estime que l'investissement annuel dans la construction, pour Aceh et Nias, sera de l'ordre de 100 à 150 millions de dollars sur les deux prochaines années (contre moins de 10 millions en 2003), cela ne résout en rien les difficultés qui vont apparaître avec le départ progressif des associations internationales. Microcrédit Les personnes les plus éduquées ont su trouver du travail auprès des organisations présentes sur le terrain, qu'elles soient étrangères ou indonésiennes. Elles ne devraient pas avoir de problème pour rebondir. Les projets de soutien à l'activité économique ciblent, par facilité, les plus pauvres - il s'agit le plus souvent de petits prêts pour la pêche, l'artisanat, le petit commerce, une petite exploitation agricole. "Mais la classe moyenne reste un peu à l'abandon", déplore Lorena Berne, de l'association française Planète urgence. Le microcrédit ou les dons de 130 euros offerts par certaines ONG pour démarrer une activité ne leur conviennent pas. La solution serait de relancer les PME. Près de 4.000 d'entre elles - d'un chiffre de ventes combinées de 3,2 millions d'euros et qui embauchaient 18.000 personnes - ont été affectées par le tsunami. Mais, pour les renflouer, il faut prendre en considération leurs défauts de paiements. Il sont estimés par le ministère des Coopératives et des PME à 100 millions d'euros. Les créanciers cherchent des garanties avant de reprendre le crédit. Une possibilité, évoquée lors d'un séminaire organisé par la Banque mondiale, serait de créer une agence d'assurance du crédit ciblée pour les PME. Un dossier en cours. L. P.
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