Cnooc poursuit son offensive dans le gaz de schiste américain

Quelques semaines après la finalisation d'une première transaction entre les deux sociétés, la compagnie pétrolière chinoise Cnooc va de nouveau racheter à l'américain Chesapeake des intérêts minoritaires dans des champs d'hydrocarbures non conventionnels. Son objectif : approfondir son apprentissage des technologies qui ont bouleversé le paysage énergétique des États-Unis.Cette transaction est calquée sur la première. Cnooc va racheter pour 570 millions de dollars (416 millions d'euros) un tiers des intérêts de son partenaire dans deux bassins situés dans le Colorado et le Wyoming et financera les coûts de forage à hauteur de 697 millions. Il en coûtera au numéro trois du pétrole chinois 1,26 milliard de dollars au total (0,87 million d'euros), contre 2,16 milliards pour sa première transaction au Texas.Annoncée peu après la visite du Président Hu Jintao aux États-Unis, cette nouvelle opération, comme la précédente, ne devrait pas provoquer le type de polémique amorcée par la tentative en 2005 de l'entreprise de racheter la major américaine Unocal. Cnooc ne prend qu'une part minoritaire d'un projet dont Chesapeake reste l'opérateur.Par ce nouveau partenariat, Cnooc cherche comme tous les pétroliers entrés dans le secteur américain du gaz non conventionnel, à s'approprier les technologies permettant leur exploitation. Ces techniques de fracturation hydraulique consistent à envoyer eau, sables et produits chimiques à très haute pression le long de forages horizontaux pour faire exploser la roche qu'ils traversent et en libérer le gaz.Premières enchères de blocsLa Chine est perçue comme une zone ayant un potentiel très important en matière de gaz non conventionnels, mais n'en produit pas à l'heure actuelle. Au premier trimestre, le pays organisera les premières enchères de blocs d'exploration de gaz de schiste. Un institut de recherche chinois, dépendant du ministère des Ressources qui organise la compétition, a fixé un objectif pour l'horizon 2020: 8 % à 12 % du gaz naturel chinois devront alors être produits à partir de schistes.Pour renforcer ses capacités, la Chine a acheté des intérêts à l'étranger - aux États-Unis et en Australie -, mais elle a aussi donné accès à son sous-sol à des opérateurs internationaux pour qu'ils y déploient leur savoir-faire. Les présidents chinois et américain avaient scellé un accord à la fin 2009 qui prévoit que les États-Unis aident la Chine à développer ses réserves. Plus récemment, le géant de la chimie Sinochem a signé un accord de partenariat sur le non-conventionnel avec l'américain Hess. Shell, BP et Chevron planchent aussi sur des projets chinois.L'autre géant asiatique, l'Inde, progresse également dans ce domaine. Les compagnies indiennes avaient d'ailleurs devancé leurs consoeurs chinoises en s'implantant avant elles aux États-Unis. Voilà quelques jours, la compagnie publique ONGC a annoncé avoir découvert du gaz non conventionnel. Une première sur le sous-continent indien.
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