Téhéran menacé de nouvelles sanctions économiques

IranPlusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, envisagent de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran après l'annonce par Téhéran de son intention de se doter de dix nouveaux sites d'enrichissement d'uranium. Le dossier iranien commence à provoquer des dissensions dans le camp occidental. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a en effet implicitement critiqué l'approche retenue par l'administration Obama.« Il est clair que la politique de la main tendue de Barack Obama depuis des semaines et la main tendue de la communauté internationale » pour que l'Iran accepte de « s'engager dans une démarche de transparence [?] ne marche pas », a déclaré hier Hervé Morin sur France Inter. Pour le ministre de la Défense, il ne fait plus guère de doute que l'Iran souhaite se doter de l'arme nucléaire. « Les services de renseignement [?] nous donnent assez d'éléments pour être convaincus que ce programme n'a pas de finalité civile. »La menace de nouvelles sanctions contre l'Iran revient en force dans les capitales européennes. « Il faut probablement s'engager vers de nouvelles sanctions économiques », a indiqué Hervé Morin. L'Iran doit s'attendre à des « sanctions plus lourdes », a tonné le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. La Grande-Bretagne a également fait savoir qu'elle pourrait envisager de nouvelles sanctions vers la fin de l'année.L'Iran a annoncé dimanche son intention de construire dix nouvelles usines d'enrichissement d'uranium et de produire du combustible enrichi à 20 %. L'objectif affiché du pays est de produire 20.000 mégawatts d'électricité d'origine nucléaire. Pour cela, a expliqué le président Mahmoud Ahmadinejad, l'Iran doit pouvoir produire « 250 à 300 tonnes de combustible par an dans le pays, et pour cela nous avons besoin de nouvelles centrifugeuses d'une vitesse supérieure ».de sérieux doutesLa Russie envisage de rendre opérationnelle la première centrale nucléaire iranienne en mars 2010 à l'occasion de Norouz, le Nouvel An iranien, ont indiqué hier à Reuters deux sources impliquées dans ce projet. Les experts émettent toutefois de sérieux doutes sur la capacité de l'Iran de se doter d'une dizaine de nouveaux sites d'enrichissement d'uranium. « « Ils n'en ont pas la capacit頻, estime David Albright, président de l'Institute for Science and International Security à Washington. Pour Thierry Coville, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques, « les déclarations de Mahmoud Ahmadinejad sont avant tout un effet de manche dans le cadre d'une négociation plus large ».Quant à l'application de nouvelles sanctions économiques, c'est, selon le chercheur, « un mauvais calcul ». « L'économie iranienne est sous embargo depuis trente ans et de nouvelles sanctions ne feraient que renforcer la rhétorique nationaliste d'un président et d'un régime très affaiblis qui n'ont pas grand-chose à offrir à la population en dehors d'un programme nucléaire dont on ne doit pas perdre de vue qu'il est assez consensuel. »
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