RIM a un besoin urgent de renouveler son BlackBerry

L'ambiance devrait être plutôt tendue à Orlando, ce lundi, au cours du « Capital Markets Day », la journée consacrée aux investisseurs, que Research In Motion (RIM) organise la veille de l'ouverture de son grand salon annuel, rebaptisé « BlackBerry World. » Vendredi, l'action du groupe canadien a dévissé de 14 % sur le Nasdaq, victime d'abaissements de prévisions et de recommandations de courtiers en série, après l'avertissement sur résultats lancé jeudi soir. RIM, qui comptait écouler entre 13,5 et 14,5 millions de BlackBerry ce trimestre, a prévenu que ses ventes se situeraient dans le bas de cette estimation fournie un moins plus tôt... La croissance est toujours là, mais elle est moins forte que chez ses concurrents.« Le problème est un vieillissement [de notre portefeuille, Ndlr] dans le haut de gamme et cela affecte les marges », a reconnu Jim Balsillie, le co-président de RIM. Ce sont les modèles les moins chers qui se vendent le mieux, notamment avec des forfaits bloqués pour les adolescents qui raffolent du smartphone à clavier, jadis apanage des hommes d'affaires, mais aussi de sa messagerie BBM. Le BlackBerry a ses fans et n'est pas encore ringard, mais RIM a un besoin urgent de nouveautés, dans un marché hyper-compétitif, en particulier de modèles tactiles convaincants, plus que le Storm ou le Torch aux succès mitigés. Bien loin de son pic de 2009Cet aveu de faiblesse, passagère selon RIM, matérialise pour la première fois les craintes, exprimées par les analystes depuis des mois, d'un effondrement durable de la part de marché du Canadien, face à l'essor de l'iPhone et d'Android, le logiciel de Google qui équipe les smartphones de Samsung, LG, etc. C'est déjà le cas aux États-Unis, son marché historique, où RIM a encore perdu 4 points au premier trimestre, tombant de 19 % à 14 %, tandis qu'Apple a grimpé de 9 points à 28 % et que les modèles sous Android sont restés numéro un (à 50 %), selon le cabinet d'études marketing NPD. Au niveau mondial, RIM, qui s'était propulsé au rang de quatrième fabricant de mobiles l'an dernier, est sans doute tombé au sixième. « Les gens ne veulent plus que de la messagerie. RIM doit s'attaquer à ce problème s'il veut rester pertinent », analyse Carolina Milanesi, du cabinet Gartner, qui prédit que la part de RIM va dégringoler à 13,4 % du marché des smartphones sur l'ensemble de 2011 et à 11,1 % en 2015, bien loin de son pic de 2009 à 19,9 %. « RIM a pris conscience très tard du « boom » des téléphones tactiles grand public en 2008 et il paie aujourd'hui son erreur », considère Neil Mawston, de Strategy Analytics. Tout comme Nokia, qui était convaincu que l'engouement pour l'iPhone serait éphémère. RIM souffre de maux assez similaires à ceux du Finlandais - « un système d'exploitation vieillissant, plus adapté aux claviers qu'aux écrans tactiles » - et fait face aux « mêmes défis technologiques que Symbian », le logiciel de Nokia, et que Microsoft, « de même que HP, Dell et Toshiba, leaders des PC à claviers, peinent à percer dans le marché des tablettes dominé par l'iPad d'Apple. »
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