IKB affiche des pertes de près d'un milliard d'euros

Les pertes d'IKB ne cessent de se creuser. La banque allemande spécialisée dans le financement des PME, avait été le premier établissement financier allemand frappé par la crise des « subprimes » dès l'été 2007 et avait dû être sauvée par l'Etat fédéral en 2008, qui l'a depuis revendu au fonds américain Lone Star. Mais les comptes du groupe ne s'améliorent guère. Bien au contraire. Sur l'exercice 2009-2010, clos fin mars, IKB affiche une perte nette de 974 millions d'euros, soit 396 millions d'euros de plus qu'en 2008-2009. Ce chiffre prend toute son ampleur au regard du produit net bancaire qui a reculé sur un an de 41 % à 179 millions d'euros. « cure d'amaigrissement »Pour autant, l'essentiel de la dégradation de la perte s'explique par un élément technique lié à la « juste valeur » exigées par les normes comptables. En 2008 et 2009, la banque en difficulté a subi une baisse de la valeur de ses obligations et le passif de son bilan s'est donc réduit. Mais avec l'amélioration de la perception du groupe sur les marchés, une réévaluation de ce passif est nécessaire et donne lieu à une compensation à l'actif sous forme d'une perte de 600 millions d'euros dans le compte de résultat. La banque parle donc d'un « élément exceptionnel » et se vante du travail effectué. « IKB a mis en oeuvre, malgré la situation économique, sa cure d'amaigrissement », précise ainsi le président du groupe Hans-Jörg Schüttler. Le bilan a été réduit de 9 milliards d'euros à 35,7 milliards d'euros et l'objectif fixé par l'UE d'un bilan à 33,5 milliards d'euros en septembre 2011 devrait être atteint. Mais le patron d'IKB refuse, compte tenu de la situation des marchés, de donner une date de retour aux bénéfices. Il est vrai que, même si l'on fait abstraction de l'effet technique évoqué plus haut, les pertes restent importantes, notamment en raison de provisions pour risque crédit qui, malgré un recul de 100 millions d'euros demeurent à 494 millions d'euros. Les 12 milliards de garanties accordées par l'Etat allemand ont, par ailleurs, coûté en intérêts 77 millions d'euros. Romaric Godin, à Francfort
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