Retour à la normale pour les banques françaises

à l'image du suisse UBS ou de l'espagnol BBVA, les banques françaises, qui publient cette semaine leurs résultats du deuxième trimestre, surprendront-elles les marchés ? Après le Crédit Mutuel la semaine passée, BNP Paribas, Société Généralecute; Générale, BPCE, Natixis et Dexia se succèdent à partir de ce lundi en attendant le Crédit Agricolegricole fin août. Avant les résultats financiers, l'attention se portera sur les deux thèmes « chauds » du moment : les tests de résistance et les nouvelles règles de solvabilité. Dans les deux cas, les banques françaises auront à coeur de rappeler qu'elles sont suffisamment capitalisées. Surtout BPCE ou Crédit Agricolegricole, qui sont considérés comme les moins confortables avec des ratios de solvabilité respectifs de 8,5 % et 9 % contre 9,6 % et 10 % pour BNP Paribas et Société Généralecute; Générale. Mais l'avenir s'annonce morose pour toutes. Les nouvelles réglementations prudentielles, la taxe bancaire, la baisse des revenus dans la banque d'investissement, la croissance molle dans la zone euro et l'augmentation attendue du coût de refinancement vont peser sur leurs résultats en 2011 et 2012. Les analystes de Credit Suisse prévoient que Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale seront les plus touchées par les règles prudentielles de Bâle 3 et verront leur solvabilité reculer à 4,2 % et 5,4 % à horizon 2012.D'ici là, les banques françaises devront subir un atterrissage en douceur mais forcé de leurs bénéfices. Après une excellente année 2009, 2010 s'affiche plus décevante avec un retour à la normale. Les performances des activités de marché, qui s'étaient envolées à des sommets l'an passé, sont revenues à des niveaux plus modérés. La baisse amorcée au premier trimestre se poursuit et les revenus de ces métiers sont attendus en baisse de 35 % à 45 %. ralentissement volontaireLa suite risque d'être guère plus réjouissante alors que le second semestre est traditionnellement moins bon. Si les marchés de taux (« fixed income ») continuent à décroître, les activités actions ont aussi subi les à-coups des Bourses. « La volatilité des Bourses a poussé les banques à réduire la voilure sur leurs activités de marché actions », comme la Société Généralecute; Générale, explique Jean-Pierre Lambert, analyste chez KBW. L'autre grand thème de ces publications semestrielles sera le niveau des provisions pour risque de crédit. « En banque de détail, on s'attend à une stabilisation voire une légère baisse », ajoute l'analyste. Si le marché français ne doit pas présenter de surprise, les marchés étrangers pourraient en receler quelques-unes comme dans les pays d'Europe du Sud et de l'Est. Logiquement, le Crédit Agricolegricole passera de nouvelles provisions et pertes pour sa filiale Emporiki, de l'ordre de 750 millions d'euros, selon les estimations. De son côté, BNP Paribas devrait présenter de bonnes performances de sa filiale Fortis. Enfin, une bonne nouvelle partagée par l'ensemble des banques françaises : elles profiteront ce trimestre de plus-values comptables liées à la dégradation de la valeur de leur dette propre. Un phénomène déjà intervenu l'an passé et qui avait permis de gonfler leurs résultats.
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