La Belgique refuse d'être comparée à la Grèce

Toujours sans gouvernement, près de six mois après le triomphe des indépendantistes flamands aux législatives anticipées, les Belges voient les flammes de l'incendie dans la zone euro s'approcher dangereusement. Certes, les taux se sont légèrement infléchis hier, profitant de l'accalmie générale. Mais en l'espace d'un mois, leur rapide progression (70 points de base) témoigne de l'inquiétude que suscite l'économie du royaume, soumise à un taux d'endettement flirtant avec les 100 % du PIB, soit l'un des plus élevés d'Europe. La Belgique fait donc figure de combustible inflammable d'autant qu'elle est mal protégée. Avec la crise politique qui voit se déchirer Flamands et Wallons sur la réforme des institutions, le pays se retrouve sans pompiers. Mais les Belges trouvent les investisseurs qui la mettent sous pression sur le marché des obligations trop sévères à leur égard et clament que leur situation économique, grâce à des fondamentaux solides, n'est pas comparable à celles de la Grèce et de l'Irlande. « ne pas confrondre les dettes »L'écart entre l'épargne des ménages et la dette publique est faible, donc le pays pourrait s'autofinancer. Son déficit de 4,8 %, loin des 32 % de l'Irlande, n'a rien d'affolant dans le contexte actuel et constitue même l'un des meilleurs en Europe. Idem pour son taux de croissance de 2 %. « Il ne faut pas confondre les dettes », explique Oscar Bernal, économiste chez ING. « Contrairement aux pays périphériques de la zone euro, nous ne dépendons pas des capitaux étrangers. Les marchés se trompent en mettant tous les pays qui ont un niveau d'endettement comparable dans le même sac. » Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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