Lagardère : la cession des magazines est imminente

C'est par un bref communiqué le 31 décembre à plus de 21 heures, que le groupe Lagardèrerave;re a annoncé être entré en négociations exclusives avec l'américain Hearst, pour lui céder les activités internationales de son pôle presse. Les deux groupes se donnent à peine un mois pour finaliser l'opération puisque le terme de l'exclusivité est fixé au 30 janvier. L'acquisition des 212 titres de Lagardèrerave;re dont des marques phares comme « Elle », « Paris Match », édités dans 45 pays, doit se faire en numéraire, précise le communiqué. Aucun des dirigeants du groupe Lagardèrerave;re sollicités n'a souhaité ajouter de commentaires. Le dossier pourrait donc être bouclé moins de deux mois après que le groupe français a officiellement dit qu'il étudiait la vente de ses magazines hors de France. Début décembre, il assurait qu'il n'y avait « rien d'imminent, aucun calendrier fixé », et que tout était possible, « partenariats, joint- ventures, jusqu'à une cession ». Depuis, l'américain Hearst, un des premiers éditeurs de presse américains, figurait parmi les repreneurs potentiels régulièrement cités, comme l'allemand Bauer, et l'éditeur américain Meredith Corp., apparu la semaine passée. La stratégie reste floueCette cession soulève plusieurs questions. Celle du prix, d'abord. Certains analystes valorisent ce pôle entre 450 et 500 millions d'euros. Mais juste avant Noël, l'agence Reuters citant des sources proches des négociations aux États-Unis, évoquait un prix de cession compris entre 600 et 700 millions d'euros. En suspens aussi : le sort du magazine « Elle », publié dans 43 pays et dont le groupe Lagardèrerave;re n'a cessé d'affirmer qu'il voulait « garder le contrôle éditorial » y compris sur les éditions étrangères. Il pourrait généraliser le système de franchise de la marque. Enfin, à part les cessions d'actifs, la stratégie de Lagardèrerave;re dans les médias reste floue. Il a renoncé à être un acteur important de la télévision en France. Il a restructuré sa presse écrite. Ce secteur, réputé en perte de vitesse, a été fortement frappé par la crise en 2009. Mais chez Lagardèrerave;re, le pôle presse s'était redressé au troisième trimestre, avec une croissance à deux chiffres aux États-Unis, en Russie et en Chine, alors que l'édition de livres, en hausse régulière depuis longtemps, avait pour une fois marqué un recul. Si le groupe justifie la cession de ses magazines à l'international par le fait qu'il n'y a pas la taille critique, il s'apprête à abandonner une activité qui représente plus de 40 % du chiffre d'affaires de sa branche média, soit plus de 700 millions d'euros. Sans que les activités restantes - le livre, la presse et la radio en France, voire le marketing sportif - s'affirment comme des relais de croissance convaincants.
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