États-Unis, France, Allemagne... La mobilisation en faveur des PME est générale. Au coeur du dispositif hexagonal, le Fonds de consolidation et de développement des entreprises (FCDE) a annoncé ce mardi son premier investissement : 3,5 millions d'euros dans Chantiers Baudet, un agenceur de paquebots, de yachts et d'intérieurs de luxe qui emploie 120 salariés.Créé en octobre dernier et opérationnel en fin d'année, le FCDE a été doté de près de 200 millions d'euros. 90 millions ont été apportés par le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et le reste par les principaux établissements financiers de la place (BNP Paribas, Société Généralecute; Générale, CIC-Crédit Mutuel, BPCE, Crédit Agricolegricole, HSBC, Axa, Allianz, AG2R-La Mondiale, Groupama et CNP).Sa mission ? Intervenir en fonds propres et en quasi-fonds propres au capital de PME non cotées « fragilisées par la crise mais disposant d'un potentiel de développement ». Les dossiers lui sont le plus souvent transmis par la médiation du crédit. Si celle-ci peut aider les entreprises à obtenir des financements bancaires, elle ne peut en effet pas faire grand-chose pour les entreprises dont le haut de bilan a été fragilisé par la crise et qui ne trouvent pas auprès des investisseurs privés la totalité des fonds propres dont elles ont besoin.Comme le FSI, le FCDE peut intervenir seul mais le co-investissement avec d'autres fonds est favorisé « chaque fois que possible ». Le montant unitaire de l'investissement est d'au maximum 15 millions d'euros. Son horizon, typiquement compris entre cinq et sept ans, est nettement supérieur à celui d'un fonds de capital développement classique. Le FCDE souhaite également s'impliquer dans la gouvernance des entreprises dans lesquelles il a investi, par une présence au conseil d'administration ou de surveillance, ainsi que des contacts réguliers avec le management.Grosses PMEActuellement, 36 dossiers sont en cours d'analyse par le FCDE. La plupart d'entre eux concernent des PME qui emploient entre 200 et 500 personnes et réalisent un chiffre d'affaires compris entre 20 et 50 millions d'euros.Arnaud Marion, le président de Trans Consult International et des Chantiers Baudet, avec qui le FCDE a réalisé son premier investissement (4 millions d'euros au total), salue la réactivité des équipes du fonds. « Nous sommes d'abord passés par la médiation du crédit. Le 15 octobre, le dossier a été soumis au FCDE et le 30 novembre nous avions déjà l'accord du comité d'investissement », explique-t-il.Reste au FCDE à veiller que ses investissements ne soient pas vus comme des aides d'État. La Commission européenne a déjà ouvert une enquête sur l'investissement du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (le FMEA, dans lequel le FSI a une participation de 33 %) dans Trèves. Au FSI, on balaye le sujet en rappelant que le FCDE comme le FMEA sont des fonds majoritairement privés et que ces fonds ont vocation à accompagner des entreprises pérennes.

latribune.fr

02 Févr 2010, 23:51

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