Le recul de l'activité de Barclays Capital inquiète

Il y a tout juste un an, la banque Barclays était dans la tourmente, obligée de vendre ses bijoux de famille (Barclays Global Investors, son activité gestion de fonds) pour se redresser. Le chemin parcouru depuis est gigantesque : le bénéfice avant impôts du groupe britannique au premier trimestre est en progression de 47 %, à 1,8 milliard de livres (2,1 milliards d'euros), par rapport à l'an dernier.Et pourtant, l'action a dévissé de 6,4 % vendredi, lors de l'annonce des résultats. Le problème vient de Barclays Capital, la branche banque d'investissement, qui a racheté les activités américaines de Lehman Brothers fin 2008. Si son bénéfice progresse de 62 %, son activité a déçu : le chiffre d'affaires recule de 26 % par rapport à l'an dernier. C'est une surprise, surtout comparée aux résultats spectaculaires de ses concurrents comme Goldman Sachs et JP Morgan. En particulier, ses activités dans l'obligataire, les devises et les matières premières ont été nettement moins spectaculaires qu'au début de l'année 2009 : « C'est la vraie histoire de ces résultats », soulignent les analystes de Citigroup.Certes, cette déception sur le chiffre d'affaires est compensée par une très forte baisse des provisions passées sur les produits toxiques, qui permet d'augmenter les bénéfices. Mais ce n'est pas une surprise puisque la page de la tempête financière est tournée. En revanche, pour les trimestres à venir, un chiffre d'affaires plus faible présage d'un potentiel de croissance moindre. impact de la récessionCette inquiétude sur la croissance future de la branche banque d'investissement est d'autant plus sérieuse que celle-ci a produit 80 % des bénéfices de Barclays au premier trimestre. C'est très loin de l'objectif affiché de la direction, qui souhaite que seul le tiers du profit vienne de BarCap.Le problème est que la banque de détail demeure toujours touchée pas la crise économique. Son bénéfice avant impôt recule légèrement (- 6 %), et celui de Barclaycard perd 34 %. La récession, et ce que cela signifie en termes de faillites d'entreprises et de non-remboursement de prêts, se fait sentir. Bref, si la grande crainte concernant Barclays est surmontée (le cours de l'action est six fois plus élevé que le prix plancher atteint en janvier 2009), la banque peine désormais à convaincre sur sa capacité à croître.éric Albert, à Londre
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