Le PDG de la 1ère banque russe a annoncé cette semaine que Sberbank serait bientôt leader du secteur bancaire ukrainien, et ce sans procéder à aucune acquisition.« Je pense que nous serons ici numéro un, sans aucun doute. Bien entendu, nos clients nous accompagneront ici » a déclaré hier Guerman Gref, patron de la banque d'État et ancien ministre de l'économie russe. Il inaugurait une succursale en Crimée, dans le sud de l'Ukraine.Difficile de ne pas voir de sous-entendus politiques dans ces déclarations, alors que les relations entre Moscou et Kiev se sont réchauffées avec l'élection en février dernier d'un président pro-russe.Guerman Gref prédit ainsi un bond des investissements russes dans l'ancienne province soviétique. « Le monde est ainsi fait : d'abord ce sont les institutions financières qui prennent pied grâce à leurs ressources. Ensuite, les clients arrivent et investissent ». Les propos de Guerman Gref concernaient l'ensemble du territoire ukrainien, où Sberbank possède déjà 57 succursales réparties dans toutes les régions du pays et se classe au 20e rang en terme d'actifs.« La croissance organique plus rationnelle »Le PDG est resté avare de détails sur son expansion ukrainienne. Début juin, le directeur pour la stratégie de Sberbank avait formulé l'objectif de faire partie des cinq plus grosses banques du pays d'ici « 3 à 5 ans » et envisager à cette fin l'acquisition d'une des dix premières banques du pays « disposant d'au moins 300 agences ».Guerman Gref a exclu pour le moment une telle acquisition. « Nous y réfléchissons, mais notre expérience montre que la croissance organique peut être significativement plus rationnelle que l'acquisition d'une banque. Acheter un vieux réseau et le réinvestir s'avère un plaisir très onéreux et pas toujours justifi頻 estime-t-il.Raiffeisen Bank et la BNP Paribas s'y sont livré en rachetant respectivement Aval et UkrSibBank, opérations qui peuvent difficilement à l'heure actuelle être qualifiées de réussites financières.

latribune.fr

03 Juill 2010, 2:47

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