Les HLM cherchent à changer une image un peu blême

Précarisation, mobilité croissante, paupérisation : le public hébergé par les HLM est de plus en plus fragile. Ainsi, 60 % des locataires HLM ne disposent que de 1.129 euros par mois et par foyer pour vivre, prestations sociales comprises. Cette proportion monte à 72,7 % parmi les ménages ayant emménagé en HLM ces trois dernières années.Aussi, l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui fédère le mouvement HLM, a mis en place un « Observatoire des changements » ayant une mission prospective et a organisé mercredi un colloque intitulé « Penser l'habitat dans la société de demain ». Les organismes HLM sont notamment invités à mesurer les défis auxquels ils vont être confrontés à l'avenir à travers « Habitat social 2022 ». Montée des impayés« Dans les années soixante-dix, les locataires HLM accédaient aisément à des logements dans le parc priv頻, commente Laurence Combe d'Inguimbert, chargée de mission prospective à l'USH. « Aujourd'hui, non seulement nos locataires ont beaucoup plus de mal à franchir ce pas, mais certains sont dans une situation beaucoup plus critique. Notre public travaille de plus en plus en intérim ou à temps partiel ». Entre la fin 2008 et la fin 2009, les impayés de loyers de plus de 3 mois des locataires des HLM ont crû de 13 %, touchant 6,1 % des ménages occupants, contre 5,4 % un an plus tôt. « La flambée des prix de l'immobilier depuis le début 2000 a été catastrophique, car elle a empêché nos locataires d'accéder à des logements dans le parc privé, en accession comme dans le locatif intermédiaire », reprend Laurence Combe d'Inguimbert. Maintenir un rythme soutenu de construction de logements sociaux s'impose donc plus que jamais.Société mosaïqueFragilisé sur le plan économique, le public HLM est aussi plus complexe, à l'image d'une société qui s'apparente elle-même de plus en plus à une mosaïque avec des familles classiques, monoparentales ou au contraire recomposées, voire où cohabitent plusieurs générations.Dans ce contexte, « soit les HLM deviennent des bailleurs comme les autres, soit ils prennent le risque de repenser leur offre », prévient la sociologue. Pour faire face au besoin de plus en plus croissant de mobilité des locataires qui iront là où ils pourront travailler, les HLM envisagent de pré-équiper certains logements (murs-placards, électro-ménager, etc..), pour réduire les coûts et les problèmes de déménagement, et faciliter les démarches par Internet.800.000 logements à réhabiliterPour s'adapter à un public dont les revenus seront plus irréguliers, « il faudra sans doute imaginer de nouveaux modes de calcul de la quittance de loyer, et favoriser la colocation, qui permet de partager les coûts en évitant l'isolement social », suggère Laurence Combe d'Inguimbert.Autre défi, celui du développement durable : 800.000 logements HLM doivent être réhabilités afin d'être plus économes en énergie et donc moins coûteux en termes de charges. Au-delà, le développement probable du véhicule électrique devrait inciter les HLM à prévoir par exemple des branchements tout en réduisant les places de parking, à favoriser l'auto-partage et à installer des consignes pour faciliter la réception de marchandises à domicile.
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