Les ministres continuent d'embaucher des collaborateurs malgré la crise

gouvernementAprès une première salve la semaine dernière, le député apparenté socialiste de l'Aisne René Dosière récidive ce jeudi en pointant du doigt l'inflation des effectifs des cabinets ministériels. Il le fait après avoir épluché des documents budgétaires transmis par Matignon. Le parlementaire, qui s'est fait connaître en décortiquant les comptes de l'Élysée, ironise sur l'augmentation de 14,5 % des effectifs des collaborateurs des ministres depuis 2007 au moment ou la règle est au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux?Au total, l'ensemble des cabinets emploient actuellement 3.277 personnes, soit 414 de plus qu'en 2007, dont 626 conseillers (+ 109) et 2.651 secrétaires, chauffeurs, policiers, cuisiniers, maîtres d'hôtel? (+ 305.) Au hit-parade des ministères gourmands, le Développement durable de Jean-Louis Borloo arrive en tête avec 262 personnes, suivi de l'Intérieur de Brice Hortefeux avec 256 collaborateurs, et du Quai d'Orsay de Bernard Kouchner, qui compte 212 personnes.Mais en valeur relative, ce sont les cabinets de deux secrétaires d'État, Chantal Jouano à l'Écologie et Dominique Bussereau aux Transports, qui ont le plus gonflé, respectivement de 120 % et 93 %? En revanche, Éric Woerth, qui gère les Comptes publics, a donné l'exemple en réduisant ses effectifs de 3 % en un an.dans la moyenneComparé aux précédents gouvernements (voir graphique ci-contre), celui de François Fillon se situe dans la moyenne. En revanche, si l'on ne comptabilise que les seuls conseillers directs des ministres, le gouvernement Jospin apparaît le plus modeste (582 conseillers) et celui de Jean-Pierre Raffarin en 2003 le plus étoffé (668), Fillon se situant en dessous (626).Autre découverte de René Dosière : tous les ministres ne traitent pas financièrement leurs collaborateurs de la même façon. Chaque ministre peut en effet recruter, à côté de hauts fonctionnaires qui conservent leur rémunération, des salariés du privé. Pour les débaucher, ils peuvent les allécher grâce à des contrats sur mesure et des primes. À ce petit jeu, Christian Blanc est le plus performant puisque les contractuels du cabinet du secrétaire d'État à l'Aménagement de la région capitale ont perçu en 2009 une rémunération moyenne de 10.451 euros brut par mois. Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi, fait presque aussi bien avec 9.182 euros. À l'autre extrémité, les collaborateurs de Fadéla Amara, à la Politique de la ville, ont dû se contenter de 3.787 euros... P. C.
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