Succès croissant pour le congé individuel de formation

Qui n'a pas rêvé, la quarantaine approchant, de changer de métier ? Les salariés sont de plus en plus nombreux à sauter le pas et à solliciter un congé individuel de formation (CIF). Ce dispositif, qui permet de s'absenter de son entreprise pendant un an au maximum pour suivre la formation de son choix en étant rémunéré, connaît en effet un succès croissant. En 2008, 40.907 demandes de CIF ont été acceptées, soit 6,5 % de plus que l'année précédente, selon les données annexées à la loi de finances 2010. La tendance est encore plus nette pour le CIF-CDD, réservé aux titulaires de contrats courts et doté d'un financement spécifique. Quelque 9.189 dossiers ont été validés, soit 15,7 % de plus qu'en 2007. La crise économique n'a pas freiné l'enthousiasme des salariés. Ainsi, au premier trimestre de 2010, le Fongecif-Ile-de-France - l'un des plus gros organismes de financement des CIF - a noté une progression de 10 % du nombre de dossiers déposés par les salariés en CDI par rapport à la même période de l'an dernier. Surtout, le congé individuel de formation débouche de plus en plus sur des résultats tangibles pour les bénéficiaires. En moyenne, en 2008, 68 % des salariés ont obtenu un diplôme d'État ou un titre homologué à l'issue de leur CIF et 8 % une qualification reconnue par les branches professionnelles. Selon une récente enquête du Fongecif Ile-de-France auprès de 400 salariés, près de deux tiers des bénéficiaires ont le sentiment d'avoir évolué professionnellement dans les deux ans qui ont suivi leur formation. 34% d'entre eux jugent qu'ils ont un meilleur niveau hiérarchique ou plus de responsabilités. Et 45% ont vu leur rémunération évoluer. Autre point positif, le CIF profite avant tout aux salariés les moins qualifiés. Employés et ouvriers représentent respectivement 50,4 % et 28,4 % des bénéficiaires, contre 8 % pour les ingénieurs et cadres. Soit une proportion presque inverse de la formation classique en entreprise. Reste qu'à terme le congé individuel de formation pourrait être victime de son succès. Les moyens commencent à manquer. Le Fongecif Ile-de-France vient ainsi d'alerter sur un manque-à-gagner de 11 millions d'euros, lié à l'arrêt du versement par l'État d'une compensation promise en 2005. Le tout nouveau fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), qui vient de lancer des appels à projets pour financer des CIF pour les salariés les plus fragiles, risque de ne pas pouvoir faire face à toutes les demandes... Agnès Laurent
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