L'industrie du « logiciel à la demande » a de beaux jours devant elle

La donne change dans l'industrie du logiciel. Le « Software as a Service » (SaaS) - logiciel à la demande dans la langue de Molière - bouscule le modèle traditionnel des ventes de licences et des contrats de maintenance associés, qui assuraient une véritable rente aux éditeurs de logiciels. Derrière le sigle Saas se cache un business model simple : les logiciels ne sont plus installés sur les disques durs des utilisateurs, mais hébergés chez les éditeurs, qui les louent à leurs clients en fonction de leurs besoins. Ces derniers accèdent aux logiciels via Internet et ne paient qu'au prorata de leur utilisation, à la manière d'une facture d'électricité. Grâce aux solutions SaaS, les logiciels ne représentent donc plus un investissement pour les entreprises, mais une simple charge d'exploitation. Le coût des logiciels est d'autant moins lourd que, dans le cadre du Saas, leur mise à jour est gratuite. Une aubaine dans le contexte d'incertitude macroéconomique qui prévaut depuis deux ans. Pas étonnant donc, que le Saas se fasse une place au soleil de l'industrie du logiciel. Au niveau mondial, son marché a grimpé de 17,7 % en 2009, selon Gartner. Et le cabinet estime que les revenus liés au logiciel à la demande devraient représenter 16 % du marché global du logiciel en 2014, contre 10 % aujourd'hui. IDC également table sur une forte montée en puissance du Saas. Ce marché devrait peser 40,5 milliards de dollars à l'échelle mondiale, d'ici à 2014, d'après le bureau de recherches. Ce qui correspond à une croissance annuelle de 25 %, en moyenne.BouleversementCette explosion occasionnera une chute de 7 milliards de dollars des revenus liés aux traditionnelles licences, dès cette année, prédit IDC. C'est dire si les éditeurs classiques de logiciels doivent s'adapter à ce bouleversement, sous peine de perdre des parts de marché face à des «  acteurs purs » du Saas, comme l'américain Salesforce, spécialisé dans les logiciels de gestion de la relation-client, ou comme Google, avec sa suite bureautique en ligne « Google Apps Edition Premium. » Conséquence : qu'il s'agisse de poids lourds tels que Microsoft et SAP, ou d'acteurs plus petits comme le français Cegid, les éditeurs traditionnels se font désormais fort de proposer à leur tour des logiciels à la demande. « Nous aurons une offre Saas d'ici à la fin 2010, si bien que nos clients pourront bénéficier d'applications en ligne en 2011 », a indiqué Bernard Charlès, patron de Dassault Systèmesave;mes, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe. La conversion au Saas est d'autant plus intéressante pour les éditeurs de logiciels qu'elle favorisera leur accès à la clientèle des petites entreprises, à la recherche d'économies et donc friandes de logiciels à la demande. Christine Lejoux
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