Bras de fer politico-sportif autour du droit à l'image collective

Rémunération des SportifsLa suppression prochaine du droit à l'image collective (DIC) des sportifs professionnels, votée la semaine dernière à l'Assemblée nationale, fait des vagues jusqu'au plus haut sommet de l'État. Devant les clivages de la majorité, les désaccords entre la ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, et sa secrétaire d'État, Rama Yade, Nicolas Sarkozy a été obligé de sortir de son silence. Pour calmer les esprits, le président de la République a demandé la création d'une mission sur la rémunération des sportifs de haut niveau. L'annonce a été faite devant les dirigeants de l'UMP reçus à l'Élysée. Un peu plus tôt, le Premier ministre, François Fillon, tentait d'éteindre le feu en proposant de repousser l'extinction du DIC, qui permet une exonération de charges sociales sur 30 % de la rémunération brute des joueurs, à juillet 2010, soit à la fin de l'année sportive. Les députés, soutenus par Roselyne Bachelot et par le ministre du Budget, Éric Woerth, avaient voté la fin du DIC au 31 décembre 2009. La ministre de la Santé soutiendra cette dernière proposition gouvernementale lors du passage du texte au Sénat le 9 novembre. Le compromis de François Fillon ne devrait guère satisfaire le mouvement sportif. Hier, les présidents des principales ligues professionnelles (basket, football, handball, rugby et volley) ont fait valoir les mérites du DIC. « Jamais Montpellier n'aurait fait revenir Karabatic. Le DIC représente entre 7 % et 10 % du budget du club », a insisté Alain Smadja, le président de la ligue de handball. Et tous de pointer les dangers de mettre fin au DIC deux ans avant son extinction programmée en 2012. trouver des alliés« On modifie les règles en cours de route. Nous avons pris des engagements pour les deux tiers des joueurs sur les deux prochaines saisons, a expliqué le patron de la Ligue de rugby, Pierre-Yves Revol. Bourgoin et Montauban m'ont dit qu'ils ne savaient pas comment ils allaient faire alors que les sponsors sont déjà défaillants. » La situation est encore plus critique pour les sports moins riches comme le basket. « Pour les clubs de Pro A, l'impact se situe entre 100.000 et 150.000 euros. Sur des budgets de 3 à 7 millions d'euros, c'est considérable », explique le président de la Ligue, René Le Goff. Certains réfléchissent à une journée sans sport, mais hier la décision n'était pas prise. Après les ligues, les clubs et les joueurs ont prévu d'élever la voix jeudi. « Pour nous, cela représente une perte de 1,4 million d'euros par an. Pour la compenser, on ne peut pas revenir sur les contrats des joueurs. On va être contraint de licencier du personnel. Et on ne pourra pas prendre de nouveaux contrats de formations », explique le président du Mans, Henri Legarda. Même son de cloche du côté du FC Lorient. « La suppression du DIC nous coûterait 1,5 million d'euros par an », explique son président, Loïc Féry. En marge des déclarations publiques, le mouvement sportif tente de se faire entendre auprès des politiques. « Depuis quarante-huit heures, je passe mon temps à appeler des hommes politiques », admet Loïc Féry. En coulisse, tous tentent de trouver des alliés auprès des sénateurs.
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