« La dette peut être financée à moindre coût »

STRONG>Michelle Meyer Économiste chez Bank of America-Merrill LynchFaut-il s'inquiéter du niveau de la dette publique américaine ?La soutenabilité de la dette américaine n'est pas encore problématique, notamment parce que la dette américaine peut être financée à moindre coût. Elle pourrait le devenir sur le long terme car le poids de la dette ne va pas cesser de s'alourdir, à moins que l'Etat ajuste son budget pour mettre un terme à ses déficits chroniques. Il faudrait donc mettre en place dès aujourd'hui une politique de réduction de l'endettement public. Une première étape a été franchie avec l'établissement de la Commission bipartisane sur les déficits, dont le plan n'a pas eu assez de soutien pour déboucher sur une proposition de loi au Congrès. Elle a cependant eu le mérite d'ouvrir le débat.La réduction de la dette est-elle encore une priorité ?Oui. Il y a dans l'opinion le sentiment que les dépenses publiques sont trop élevées. Cela sera un thème majeur des prochaines années, notamment lors de la présidentielle en 2012. Avec le changement de majorité à la Chambre des représentants, la volonté du Congrès de réduire le train de vie de l'Etat s'est affirmée.... au risque de pénaliser la reprise ?C'est l'une des préoccupations. Nous anticipons toujours une croissance de 3 % cette année et une baisse du taux de chômage à 9,3 % fin 2011. Mais si l'économie est victime d'un nouveau choc, il sera très difficile d'obtenir une intervention de l'Etat. Le seul compromis possible porterait sur une baisse des impôts, pas sur un plan de relance. La situation des Etats est également inquiétante. Beaucoup d'entre eux sont en difficulté, comme la Californie, New York ou l'Illinois, et sont contraints à des coupes budgétaires et des réductions d'effectifs.La monétisation croissante de la dette peut-elle relancer l'inflation ?Nous ne devrions pas assister à une hausse des prix à court-terme: il y a toujours des pressions contraires. D'autant que les achats de bons du Trésor par la Réserve fédérale restent limités. A plus long terme, l'environnement sera plus propice à un retour de l'inflation. Propos recueillis par Jerôme Martin, à New York.
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