Les entreprises familiales sont responsables de 78 % des nouveaux emplois outre-Atlantique

Si l'économie américaine a détruit des emplois ? quelque 125.000 au total ? le mois dernier, comme l'a revelé l'enquête mensuelle sur le marché du travail, rendue publique vendredi, c'est avant tout parce que le recencement de la population, qui avait induit la création de plus de 400.000 postes, est quasiment terminé. Plus de la motié (225.000) de ces postes a déjà été supprimée. En revanche, le secteur privé a poursuivi sur sa lancée, en créant 83.000 postes en juin. Le taux de chômage a pourtant légèrement reculé à 9,5 % contre 9,7 %, de plus en plus de chômeurs découragés ne recherchant plus d'emplois. 50 % du PIB américainLes entreprises familiales sont devenus le premier moteur de création d'emplois aux Etats-Unis. De manière générale, elles représentent 50 % du PIB américain, 60 % de l'emploi, et surtout, 78 % des nouveaux postes, selon le Family Business Network (FBN), une association internationale d'entreprises familiales, qui tiendra sa convention en octobre à Chicago. De l'épicerie du coin à la plus grande entreprise du monde qu'est le géant de la distribution Wal-Mart, toujours détenu en partie par les membres de la famille du fondateur, Sam Walton, les entreprises familiales jouent un rôle clé dans l'économie américaine ? surtout en cette période de disette d'emplois. Ainsi, BMW, entreprise familiale allemande, vient d'annoncer qu'elle embauchait 500 personnes supplémentaires dans son usine de Spartanburg, en Caroline du Sud, pour faire face à une demande accrue de véhicules. Quant à Martin Interconnect Services, autre entreprise familiale, américaine cette fois, et productrice de câbles pour l'industrie manufacturière, elle a déclaré récemment qu'elle renforcerait de 37 personnes le nombre de ses salariés à Wichita, dans le Kansas. « Souvent, les entreprises familiales ne font pas état de leurs embauches, préférant rester discrètes », remarque Joe Astrachan, l'un des économistes de l'association, professeur de gestion et d'entreprenariat à l'Université Kennesaw, en Géorgie. Ces « champions cachés », comme on les appelle outre-Atlantique, non côtés en Bourse ou ne l'étant que partiellement, sont évidemment moins soumis aux demandes de rendements des actionnaires. « Elles peuvent facilement mobiliser les actionnaires familiaux et leur demander de faire des efforts », ajoute Olivier de Richoufftz, le directeur exécutif de FBN. Grâce à des circuits de décision plus courts, les entreprises familiales peuvent réagir plus vite aux crises. Mais pas question, pour elle, de licencier à tout va. Si, comme c'est souvent le cas, la famille participe à la vie de la communauté qui l'accueille, elle préfèrera sauvegarder l'emploi.Enfin, les entreprises familiales américaines sont particulièrement dynamiques. « Selon l'une des caractéristiques du système américain, les enfants ou les petits enfants peuvent vendre une partie de l'entreprise, mais pour en créer une autre ? leur propre business », précise ainsi Olivier de Richoufftz. Esprit d'entreprise ou « d'intraprise », comme on dit sur place, sont autant d'éléments qui favorisent l'emploi.
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