Canal Plus en Bourse : le pari de Lagardère

Le groupe Lagardèrerave;re peut-il lever entre 1,4 et 1,5 milliard d'euros sur les marchés pour ses 20 % de Canal Plus France ? Il aurait tort de « se priver de cette opportunit頻 ouverte par le pacte d'actionnaires conclu avec Vivendi et Canal Plus en 2006, estime un porte-parole du groupe de communication. Un pacte qui lui permet chaque année, de 2008 à 2014, pendant une fenêtre d'un mois, de faire valoir son droit de liquidité sur sa participation dans Canal Plus France. Ainsi, après avoir proposé en avril de revendre à Vivendi, (détenteur des 80 % restants), ses parts, et faute d'accord sur un prix, Lagardèrerave;re se tourne aujourd'hui vers le marché. Il table sur une introduction au quatrième trimestre 2010.Vivendi a signifié le 1er juillet son refus du prix d'1,5 milliard d'euros demandé par Lagardèrerave;re, (1,35 milliards d'euros selon Lefigaro.fr, plus 20 % de la trésorerie). Soit un peu plus que la valorisation des 15 % cédés récemment par TF1 et M6. Sauf qu'à l'époque de la vente de leur filiale TPS à Canal Plus en 2006, TF1 et M6 avaient fixé d'avance le prix de leur sortie avec une promesse d'achat de Vivendi, intégrant une prime de leur abandon de la TV payante. Lagardèrerave;re rêvait, lui, de monter dans Canal Plus et n'avait pas négocié de prix plancher, mais une option pour monter à 34 %. Les analystes sont sceptiques sur la poursuite de l'introduction. « Cette décision agrémente la partie de poker menteur qui oppose Lagardèrerave;re et Vivendi », note Bruno Hareng chez Oddo qui privilégie « le scénario d'un accord à l'amiable en 2011, sur une base de 1,3 milliard d'euros (soit une valorisation de 6,5 milliards pour 100 % Canal Plus France) ». Vivendi ne commente pas la décision de Lagardèrerave;re mais rappelle qu'il a d'autres filiales cotées (Activision dans les jeux) avec lesquelles il vit très bien. Il mise sans doute sur le manque d'attractivité pour les investisseurs de cette participation. « Opportuniste »Chez Lagardèrerave;re, on se veut « opportuniste » : « on verra l'état des marchés et on décidera de poursuivre ou pas ». Tout en glissant que l'offre récente de Rupert Murdoch, à 9,4 milliards d'euros soit une prime de 22 % sur le cours de l'action, pour monter à 100 % dans BSkyB, prouve la valeur de la télévision payante. Mais Canal Plus n'est pas BSkyB. Les deux groupes ont près de 10 millions de clients. Mais quand Sky continue à en recruter avec des offres enrichies (haute définition...), qu'il a élargi son offre à l'accès Internet, la croissance du parc abonnés de Canal Plus dans l'Hexagone s'érode, et les relais qu'il veut trouver en Afrique, au Vietnam sont encore modestes. Une histoire moins séduisante pour les marchés.
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