Coup de frein historique sur les salaires

SocialLes négociations annuelles obligatoires sur les salaires en 2010, qui vont s'ouvrir d'ici au mois de décembre dans la plupart des entreprises, s'annoncent tendues. Cette année encore, une large proportion d'employeurs sera, en effet, très vigilante sur l'évolution de sa masse salariale. Selon une enquête réalisée par le cabinet de conseil Mercer et dévoilée ce matin, près d'un quart des entreprises envisagent même de geler les salaires. Une proportion non négligeable, même si ce taux varie en fonction de la catégorie de salariés concernés. Les cadres dirigeants et les ouvriers sont, en effet, plus frappés par cette mesure drastique que les cadres moyens ou supérieurs, ou les employés (lire ci-contre).Autre signe de prudence, le montant des augmentations envisagées en 2010 par les 313 sociétés interrogées par Mercer reste à des niveaux peu élevés. Alors qu'au cours des dernières années le taux médian budgété dépassait les 3 %, il oscille, pour 2010, entre 2 % et 2,9 %. Et seul un quart des employeurs envisagent de dépasser le seuil de 3 %. SélectivitéPrincipale victime de cette rigueur salariale, les ouvriers pour lesquels le « coup de pouce » médian ne devrait pas dépasser les 2 %. À l'inverse, les commerciaux et les cadres supérieurs devraient être les plus choyés avec des hausses médianes qui pourraient atteindre respectivement 2,8 % et 2,9 %. « Les entreprises vont faire preuve de sélectivité dans la distribution des augmentations, confirme Bruno Rocquemont, responsable des enquêtes de rémunération chez Mercer. Les commerciaux devraient particulièrement en bénéficier, car ils font partie des profils difficiles à recruter et à retenir. En prévision de la reprise, les entreprises peuvent avoir intérêt à compenser le faible niveau de leurs bonus lié à la crise. »Morose, l'année 2010 marquera cependant un mieux par rapport à 2009, quasiment blanche sur le front des salaires. Selon Mercer, en effet, la proportion d'employeurs ayant gelé les rémunérations a oscillé entre 33 % pour la catégorie des cadres (hors commerciaux) et 47 % pour les cadres dirigeants. « Jamais nous n'avions vu un coup d'arrêt aussi fort et aussi marqu頻, ajoute Bruno Rocquemont. Et les enveloppes, lorsqu'elles existaient, étaient réduites. « Les managers ont dû renoncer à leur habitude du saupoudrage et distribuer ces sommes de manière plus judicieuse », précise Bruno Rocquemont. Seule consolation, pour les rares bénéficiaires, les augmentations 2009 étaient supérieures au rythme de l'inflation? Agnès Laurent
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