Renault et PSA veulent rembourser les prêts de l'État

cite>Renault et PSA veulent rembourser le prêt de 3 milliards d'euros chacun octroyé l'an dernier par l'État. À l'occasion de la Journée de la filière automobile mercredi, Philippe Varin, président de PSA, a ainsi proposé de « rembourser par anticipation 1 milliard d'euros ». Mais « les deux constructeurs plaident auprès des pouvoirs publics pour que les sommes qu'ils remboursent par anticipation soient réaffectées à la filière automobile, c'est-à-dire en fait aux fournisseurs », explique une source industrielle. « La filière a besoin de 1,5 à 2 milliards d'euros pour se retructurer, ce qui correspond aux montants que Renault et PSA pourraient rembourser. » Ce remboursement n'interviendrait « pas avant avril 2011 » par contrat, a rappelé Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie. Les pouvoirs publics se font cependant tirer l'oreille pour réallouer les montants à la filière, estimant « en avoir assez fait pour l'automobile », d'après notre informateur Si Philippe Varin et Carlos Ghosn, mais aussi les grands équipementiers français ont reconnu hier les progrès accomplis par la filière, il reste beaucoup à faire. Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium, a ainsi martelé : « Il y a 30 % à 50 % de surcapacités dans la filière. Le problème, c'est de traiter la question des 50.000 personnes en sureffectifs. » Les fournisseurs ont déjà supprimé 9,5 % de leurs effectifs en 2009. La plupart des intervenants à cette Journée de la filière auto ont certes célébré le crédit impôt recherche très généreux en France, Jacques Aschenbroich, patron de Valeo, a précisé au passage que « 80 % des dépenses de recherche avancée de Valeo étaient faites en France ». Mais, pour le reste, l'optimisme n'était guère de mise, même sur la recherche et le développement. « Le coût salarial horaire est dans un rapport de 10 à 100 entre l'Inde et la France », a déploré Stefano Chmielewski, PDG de Renault Trucks. fiscalité dissuasive« Le coût des pièces fabriquées en France a moins bien évolué l'an dernier que celui des composants fabriqués dans le reste de l'Europe », a souligné Carlos Ghosn. « Dans l'industrie manufacturière, le coût horaire complet est pratiquement à parité avec le coût allemand », a renchéri Philippe Varin. En fait, « le grand problème structurel, c'est que les constructeurs français se sont spécialisés dans le bas et l'entrée de gamme, à cause notamment d'une fiscalité longtemps dissuasive sur les gros véhicules, contrairement aux allemands. Et, sur un petit véhicule, le facteur coût joue davantage que sur un haut de gamme », résume un expert. Mais, rien n'est inéluctable, veut croire Philippe Varin, qui a célébré la montée en gamme de PSA avec les Peugeot 3008, 5008, RCZ ou la gamme DS chez Citroën.
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