Avec la victoire du centre droit, la Pologne met le cap sur l'euro

Les marchés ont salué la victoire de Bronislaw Komorowski, candidat de centre droit à l'élection présidentielle polonaise, dont le deuxième tour se tenait dimanche. Certes, le score, 53 % pour Bronislaw Komorowski contre 47, % pour Jaroslaw Kaczynski, le candidat de la droite eurosceptique et frère du président décédé dans un accident d'avion, s'est révélé plus serré qu'attendu, mais qu'importe, c'est l'europhile qui l'a emporté. Fini, donc, l'euroscepticisme des jumeaux Kaczynski, sans oublier leurs relations houleuses non seulement avec les partenaires européens mais également avec l'ancien grand frère russe. Les opérateurs de marchés ayant horreur de l'incertitude, c'est la probabilité renforcée d'une adhésion de la Pologne à la zone euro qu'ils ont saluée. « L'éventualité que le président use de son droit de veto pour barrer la route de l'adhésion à l'euro, comme cela s'est déjà produit dans le passé, s'éloigne avec l'arrivée de ce nouveau président, qui travaillera main dans la main avec le premier ministre Donald Tusk, puisqu'ils appartiennent au même parti », explique Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis et spécialiste de la Pologne. Mieux, l'établissement d'une feuille de route pour rejoindre la zone euro permettra, selon cet expert, de baliser les étapes afin de respecter in fine les critères de Maastricht. Réformes en perspectivePour l'heure, la Pologne, seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir eu à souffrir d'une contraction de son PIB lors de la crise économique de l'an dernier, affiche des performances meilleures que bien d'autres actuels membres de la zone, mais doit quand même compresser son déficit budgétaire. A 7 % du PIB environ sur 2009 et 2010, il dépasse évidemment les 3 % prévus par Maastricht. Quant à la dette publique, elle se situe pour l'instant à 55 % du PIB, mais atteindra vite les 60 % fatidiques si rien n'est fait. « Les bonnes performances économiques, associées à un calendrier clair sur l'euro, devraient permettre au gouvernement d'avoir assez d'assise pour entamer des réformes nécessaires mais peu populaires, en particulier sur les retraites », ajoute l'économiste de Natixis.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.