Les opérateurs appelés à s'entendre pour la 4G

Meilleurs ennemis du monde, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile vont probablement devoir s'entendre pour la 4G, la future téléphonie mobile à très haut débit. C'est en tout cas le souhait exprimé par l'Autorité des télécoms (Arcep) dans la consultation publique qu'elle vient de lancer pour déterminer les modalités d'attribution de ces nouvelles fréquences de téléphonie mobile.Schématiquement, deux niveaux de fréquences seront mis en vente l'an prochain par l'État pour permettre aux opérateurs de lancer de nouveaux services mobiles à très haut débit. Le premier niveau, dit « bande des 2,6 GHz », adaptée à la couverture des villes, ne pose pas de réel souci. La place y est suffisament abondante pour permettre à tous les opérateurs d'acheter les blocs nécessaires au déploiement du réseau.En revanche, la seconde bande, dite des « 800 MHz », pose un vrai casse tête au régulateur. Libéré par le passage de la télévision au numérique, cet espace est précieux. Il permet en effet de couvrir plus facilement le territoire français, ce qui éviterait que la 4G ne soit disponible que dans les villes. Mais, revers de la médaille, cet espace est étroit  : 30 MHz au total. Impossible donc de le diviser équitablement entre les quatre opérateurs de téléphonie mobile actuels, sachant que la détention d'un bloc de 10 MHz minimum est recommandée pour permettre un bon fonctionnement du réseau. « Un mécanisme de mutualisation des fréquences serait de nature à favoriser à la fois l'objectif d'équilibre concurrentiel dans l'accès aux fréquences et celui d'optimisation de l'usage du spectre », argumente l'Arcep.Deux schémasL'autorité des télécoms élabore même un second scénario avec la création d'un « opérateur de gros  ». Détenteur des fréquences, celui-ci louerait ensuite son espace aux opérateurs intéressés. Ces deux schémas éviteraient ainsi que la « bande des 800 MHz » ne soit accaparée par les opérateurs les plus riches, ceux en mesure d'offrir le meilleur prix lors de la mise en vente des fréquences.Nourris de l'expérience de la 3G, les opérateurs ne sont pas contre un certain degré de mutualisation afin de réduire les coûts de déploiement du nouveau réseau 4G. Mais l'équilibre est subtil à trouver. Même pour les autorités. Une trop grande mutualisation entre les opérateurs limiterait la concurrence qu'ils pourraient être amenés à se faire lors de la vente des fréquences et donc tirer les enchères vers le bas. Or, l'Arcep reconnaît que «la valorisation du spectre représente un enjeu important pour l'attribution des fréquences». Les opérateurs ont tout l'été pour réfléchir. La consultation publique est ouverte jusqu'au 13 septembre.
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