Levée de capitaux

L'honneur est sauf. Agricultural Bank of China réussira la plus importante levée de capitaux au monde, à l'occasion de sa double introduction en Bourse le 15 juillet à Shanghai et le 16 à Hong Kong. Certes, la somme de 22,2 milliards de dollars (option de surallocation incluse) évoquée mardi par des sources proches de la banque est loin de l'objectif initial de 30 milliards évoqué il y a quelque mois. Néanmoins, AgBank double au poteau sa consoeur Industrial and Commercial Bank of China, qui, fin octobre 2006, avait levé 21,9 milliards de dollars. Cette introduction, qui intervient après trois ans de crise financière illustre, une nouvelle fois, le gigantisme naissant de la finance chinoise. La crise ayant rebattu les cartes, et malgrè une amélioration de la situation financière des établissements de crédit dans le monde l'an dernier, les banques chinoises doivent être considérés avec de nouveaux égards : parmi les six géants du secteur affichant les plus importantes capitalisations boursières mondiales, trois sont chinoises. En tête, ICBC, qui pèse la bagatelle de 214 milliards de dollars, soit le double de Citigroup ou le triple de BNP Paribas. Tous secteurs confondus, ICBC se situe à la quatrième place mondiale.Dans un marché en forte croissance, qui voit une classe moyenne et une classe aisée se développer, prêtes à consommer des produits d'épargne, d'assurance ou de crédit à la consommation, AgBank avec son réseau de 23.000 agences et ses 320 millions de clients fait rêver les investisseurs. Ces derniers, échaudés par les performances des banques de financement et d'investissement ces dernières années, sont à la recherche de placements dont la rentabilité est au pire récurrente, au mieux en croissance. Ainsi, les fonds souverains ont jetté leur dévolu sur les titres AgBank. Ceux réservés aux institutionnels à Hong Kong, ont été sursouscrits dix fois. In fine, l'Etat conservera environ 85% du capital. créances douteusesReste que les perspectives ne sont pas euphoriques pour AgBank. Ses clients, par définition ruraux, sont plus pauvres que les urbains et, de ce fait, les commissions qui leur sont facturées sont moins élevées qu'en ville. En outre, comme ses consoeurs, la banque enregistre un volume important de créances douteuses à son bilan. Elle ne doit d'ailleurs sa survie qu'à une injection d'argent public de près de 20 milliards de dollars il y a deux ans. Devant cette dégradation du bilan des banques, qui n'a rien de propre à AgBank, le gouvernement chinois, a tenté depuis plusieurs mois, pour l'instant avec un succès très modéré, de freiner la production de crédit. Ce contexte ne semble finalement pas avoir effrayé les actionnaires potentiels. La banque a dévoilé mardi le prix de son introduction à Shanghai : ce sera le haut de la fourchette indicative, soit 2,68 yuans par titre, quand le plancher était à 2,52 yuans. A Hong Kong, après avoir donné une fourchette initiale de 2,88 à 3,48 dollars de Hong Kong, la banque a choisi de vendre son titre à 3,2 dollars.AgBank, avec son réseau de 23.000 agences et ses 320 millions de clients, fait rêver les investisseurs.
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