Corruption  : BAE Systems passe à la caisse

Après des années de feuilleton judiciaire, BAE Systems a reconnu vendredi sa culpabilité dans quatre affaires de corruption et a accepté de payer une amende de 325 millions d'euros. La compagnie britannique d'armement a accepté un accord avec les autorités judiciaires britanniques et américaines, acceptant une amende de 400 millions de dollars (290 millions d'euros) du Department of Justice (DoJ) américain et de 30 millions de livres (35 millions d'euros) du Serious Fraud Office (SFO), l'office de lutte contre la délinquance financière au Royaume-Uni.« Nous espérons tirer un trait derrière toute cette affaire et retirer l'incertitude que ce cas faisait régner sur l'entreprise », explique un porte-parole de BAE Systems.L'affaire agite BAE Systems depuis 2004, quand le SFO avait ouvert une enquête sur des soupçons de corruption lors d'un énorme contrat d'avions de chasse avec l'Arabie saoudite au milieu des années 1980. Si le SFO avait provoqué la controverse en classant sans suite l'affaire en 2006, sous l'ordre de Tony Blair, le DoJ américain avait relancé l'enquête. Dans son accord passé vendredi, BAE reconnaît avoir soumis à ce dernier de « fausses déclarations » concernant cette affaire. Deux autres affaires, concernant des avions de chasse vendus en Hongrie et en République tchèque il y a environ une décennie, étaient aussi ciblées par l'enquête américaine. Enfin, du côté du SFO, l'enquête concernait la vente d'un système de radar à la Tanzanie en 1999.pas de procèsSi l'accord a été célébré comme « une première mondiale » par le SFO, étant donné qu'il est passé entre deux juridictions et une entreprise, plusieurs associations estiment que l'amende est beaucoup trop légère. Preuve en est la réaction de soulagement en Bourse : l'action a gagné 5 % quelques minutes après l'annonce de l'accord. L'association Campaign Against Arms Trade (CAAT) regrette aussi que l'affaire ne passe pas devant un tribunal. « Après que le gouvernement britannique a abandonné l'enquête sur la vente en Arabie saoudite, il était encore plus important que la vérité sur les ventes en Europe centrale et de l'Est, et en Afrique, soit faite publiquement », s'indigne Kaye Stearman, de CAAT. Éric Albert, à Londre
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