La titrisation en Europe se remet doucement d'une année noire

Les marchés européens de titrisation devraient voir leur fonctionnement s'améliorer en 2010, sans pour autant que les montants structurés retrouvent leurs niveaux d'avant crise. « La perte de confiance des investisseurs semble s'être interrompue dans les derniers mois, permettant plusieurs placements de produits titrisés variés dans les pays européens », note Lakhbir Hayre, responsable de la titrisation de la banque américaine Citi. La banque néerlandaise SNS Bank s'apprête ainsi à vendre 1,4 milliard d'euros de titres adossés à des créances hypothécaires. L'opération avait été structurée en septembre 2007, mais les titres n'avaient pas été placés auprès d'investisseurs.Ce dégel intervient après une année difficile. Standard and Poor's (S&P) a ainsi revu à la baisse 30 % de ses notations, dont environ 40 % des créances adossées à de l'immobilier commercial et des « collateralized debt obligations » (CDO), les produits les plus complexes. Environ 86 % des produits titrisés AAA, les plus sûrs, ont conservé leur notation, contre une moyenne de 93 % depuis 1982. Sur les 14.064 notes attribuées par l'agence à des produits structurés européens depuis 1982, deux cents défauts ont été constatés, dont cent sur la seule année 2009. Globalement, les défauts de paiement des produits notés par S&P ont atteint 1,1 % en 2009, contre 0,64 % en 2008.Conséquence, les volumes de titrisation ont chuté et les primes de risque ont gonflé en raison de la méfiance des investisseurs. Le surcroît de rendement exigé sur les titres adossés à des crédits hypothécaires résidentiels britanniques a ainsi bondi de 20 à plus de 400 points de base entre août 2007 et décembre 2008, avant de revenir à environ 100 points grâce à la reprise économique et financière. Les structurations, y compris les opérations non placées auprès d'investisseurs et utilisées par les banques pour se refinancer auprès de la Banque centrale européenne (BCE), sont passées de 896 milliards à 465 milliards d'euros entre 2008 et 2009. À fin décembre, environ 200 milliards d'euros des créances de moyen terme de la BCE auprès des banques européennes étaient garanties par des produits titrisés selon S&P. « Le millésime 2010 dépendra de la conjoncture économique. On constate néanmoins un retour à un fonctionnement plus normal avec une baisse des opérations retenues des banques et une poursuite retour des investisseurs finaux sur le AAA », souligne Nicolas Malaterre.
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