Avec Bulgari, LVMH défie Cartier dans la joaillerie

Et une marque de plus qui ne tombera pas chez le concurrent PPR ! Après Hermès, verrouillé par la montée de LVMH à hauteur de 20,2 % de son capital, c'est désormais le prestigieux joaillier italien Bulgari que Bernard Arnault cueille au nez et à la barbe de François-Henri Pinault et de Swatch Group, tous deux sur les rangs. Un bon coup donc, mais aussi l'occasion de redorer l'image du tycoon du luxe. Car contrairement à l'assaut sur Hermès, la transaction est ici présentée par les deux parties comme « amicale ». « C'était surtout la plus belle marque encore saisissable, une opportunité impossible à laisser passer », affirme-t-on dans l'entourage de LVMH.Du coup, Bernard Arnault n'a, une fois encore, pas hésité à aligner les billets. La transaction, réalisée à moitié en cash et en échange d'actions, valorise Bulgari à 3,7 milliards d'euros. LVMH récupère les 50,3 % détenus par la famille actionnaire (soit 152,5 millions de titres) et émet 16 millions d'actions nouvelles en échange, d'une valeur de 1,9 milliard. Ce qui porte le coût global de l'acquisition à 4,3 milliards en tenant compte des obligations convertibles.Un prix qui peut paraître élevé mais pas autant que cela, selon les analystes de CIC Securities, au regard du potentiel de croissance de Bulgari et de ses résultats avant crise. En 2007, son chiffre d'affaires atteignait 1,1 milliard d'euros pour un résultat opérationnel de 164,5 millions. La maison italienne a ensuite pris la crise de plein fouet, essuyant des pertes de 47 millions en 2009, mais les ventes sont reparties en 2010 (+ 15 %) et ont bondi de 25 % sur les deux premiers mois de 2011.Rationalisation du réseauGrâce à Bulgari LVMH double la taille de sa branche horlogerie/joaillerie (qui pèse désormais 1,8 milliard d'euros environ de chiffre d'affaires), accroît de manière significative sa notoriété en Chine et en Russie et peut enfin se mesurer à Cartier (3 milliards d'euros estimés). « Nous sommes très loin devant et nous continuons de galoper », réagit le président de Cartier, Bernard Fornas. LVMH devra continuer le travail de rationalisation du réseau de distribution engagé par Bulgari. L'investissement massif dans les ouvertures de boutiques avait accéléré le plongeon du groupe dans la crise, ce qui a finalement décidé les propriétaires familiaux à rechercher la protection d'un grand groupe. Désormais, Bulgari bénéficiera de la force de LVMH en matière d'emplacement dans les grandes villes, mais aussi de ses achats média ou de matières premières. Sa branche parfums (23 % des ventes) sera mieux mis en avant chez Sephora ou dans les duty free DFS du groupe. Le titre LVMH a signé la meilleure performance du CAC 40 ce lundi.
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