« Nous revendiquons la mise en place d'un service régional de l'emploi »

STRONG>Alain Rousset, Président de l'Association des régions de France (ARF)L'étude de FIE souligne les efforts des régions en termes d'attractivité. Êtes-vous surpris ?Pas du tout. Avec la décentralisation, les régions sont devenues le partenaire privilégié des entreprises, favorisant la modernisation de leurs infrastructures d'accueil, des équipements, des centres de formation. Nous décloisonnons les mondes de la recherche, de l'innovation, de la formation et de l'entreprise. Avez-vous aussi un rôle à jouer en matière d'emploi ?Dans le cadre de ses propositions de relance de la décentralisation, l'Association des régions de France revendique la mise en place d'un véritable service régional de l'emploi, de l'orientation et de la formation. Il existe trop d'intervenants dans ce domaine avec Pôle emploi, les missions locales, entre autres. Résultat, les responsabilités et les actions sont diluées. Tout ne peut pas se décider dans la seule capitale. Les discours jacobins sont obsolètes : l'exemple récent de l'apprentissage le démontre, comme si ce genre de politique pouvait se décréter d'en haut, sans les entreprises. Alors que l'État a déjà de moins en moins de moyens pour assumer convenablement ses fonctions régaliennes, RGPP oblige, qu'il cesse d'intervenir sur des sujets décentralisés. Le temps est venu pour lui de passer la main aux régions dans le domaine de l'emploi.Ne serait-ce pas un fardeau trop lourd ?Absolument pas, dès lors que les nouvelles responsabilités s'accompagnent des moyens correspondants et non, comme aujourd'hui, d'un affaiblissement volontaire des ressources des collectivités. Chaque région gérerait ses problématiques propres, en faisant du sur-mesure en fonction des besoins de main d'oeuvre déterminés par le poids de l'histoire locale, de la situation géographique des régions. Par exemple, pour réduire le taux d'échec dans l'apprentissage qui s'élève à 25 %, la région Aquitaine, que je préside, a mis en place des mesures adaptées. L'État n'aurait pu le faire, ou pas si vite. Pourquoi mettre en place des mesures universelles qui, les chiffres du chômage en témoignent, ont trouvé leurs limites et n'assurent en rien l'égalité de traitement entre les citoyens et les territoires ? Il serait bon que l'exécutif nous écoute et que l'on puisse tester ces idées dans quelques régions pilotes.Propos recueillis par Fabien Piliu
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