La perspective des « stress tests » dope les banques en Bourse

Publiera ? Publiera pas ? Toute la journée de mercredi, le Comité des superviseurs bancaires européens (CEBS) a laissé planer le doute. Il a fallu attendre 20 heures pour apprendre que 91 banques, représentant 65 % du secteur en Europe, feront l'objet de « stress tests » (évalués sur 2010 et 2011) et dont les résultats seront dévoilés le 23 juillet prochain. Parmi elles figurent 27 espagnoles, 14 allemandes et 4 françaises.Mais pour une fois, l'incertitude de la journée n'a pas fait flancher les marchés. Au contraire. Ravis à l'idée d'en savoir bientôt plus sur la méthodologie des tests de résistance (aussi appelés « stress tests », ils doivent refléter la capacité des établissements bancaires à résister aux scénarios extrêmes), les investisseurs se sont rués sur les banques. Résultat : des gains de 7,86 % pour Dexia, de 7,81 % pour Intesa Sanpaolo, de 7,05 % pour la Société Généralecute; Générale, de 6,95 % pour le Crédit Agricolegricole, de 6,47 % pour Santander ou encore de 5,93 % pour BNP Paribas. « Les investisseurs se disent que même si les tests ne sont pas parfaits, ils apporteront plus de transparence, ce qui, compte tenu des niveaux de valorisation actuels sera forcément positif pour les banques », explique un analyste. De plus, les dernières nouvelles sont rassurantes. L'Espagne a placé avec succès 6 milliards d'euros de dette sur les marchés mardi. Les dernières rumeurs estimaient que le tableau dressé par les tests de résistance serait plutôt accommodant. Le CEBS a indiqué que le scénario le plus dramatique se fondait sur un écart (à la baisse) de 3 % de la croissance du PIB par rapport aux prévisions de la Commission européenne, sur 2010/2011. Quant aux hypothèses concernant les dettes souveraines, le CEBS a indiqué que le scénario se basait sur « une détérioration des conditions de marché comparable à la situation observée au début de mai 2010 ».effet contre-productifMercredi après midi, les rumeurs faisaient état d'une décote de 16 à 17 % sur les obligations souveraines grecques. « C'est tout sauf une situation de stress », fait remarquer un opérateur de marché. « Avant les interventions de la BCE, la décote sur les emprunts d'Etat grecs atteignait 30 à 40 % ». Pour la France, la décote atteindrait 0,7 %, tandis que bund allemands ne seraient pas « stressés ». Certains analystes mettent cependant en garde contre un effet contre-productif si les tests ne sont pas assez crédibles. « Il sera nécessaire que ces données puissent être comparées, et qu'elles tiennent compte des risques liés aux dettes souveraines. En cas contraire, les résultats qui seront publiés avant fin juillet pourraient avoir un effet contre-productif en termes de réduction de l'aversion au risque», écrit Valérie Plagnol, stratégiste chez CM-CIC dans une note. Le flou autour de la publication de la méthodologie témoigne une fois de plus des faiblesses de la supervision européenne. Alors que les Etats-Unis ont mené leurs « stress tests » au pas de charge, créant les conditions d'un véritable choc de confiance, les Etats européens, eux, tergiversent. Ils ont souhaité imiter l'exemple américain en communiquant très en amont sans réussir à se mettre tous d'accord rapidement. Jean-Claude Trichet rencontrera les représentants des grandes banques européennes le 21 juillet au siège de la Banque centrale européenne.
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