RBS accélère le démantèlement de ses activités non stratégiques

Dix-huit mois après avoir lancé l'un des plans de redressement les plus spectaculaires de l'histoire bancaire, Royal Bank of Scotland se heurte à son problème immobilier. La banque britannique, nationalisée à 84 %, va essayer une nouvelle technique pour vendre son portefeuille de prêts toxiques hérité des années fastes. Avec l'aide de la banque Lazard, RBS va mettre en vente un paquet de prêts - tous provenant du secteur de l'immobilier commercial - pour une valeur faciale qui devrait être d'environ 3 milliards de livres (3,6 milliards d'euros).Vente très lenteL'information, dévoilée mercredi par le « Financial Times », et que « La Tribune » peut confirmer, révèle un besoin d'accélérer la vente de ses activités « non stratégiques ». Stephen Hester, le directeur général de RBS, a présenté dès février 2009 un plan qui visait à supprimer environ 20 % des actifs de la banque ! Au total, 258 milliards de livres (312 milliards d'euros) avaient été jugés non stratégiques (« non core »). La stratégie a bien fonctionné jusqu'à présent. A la fin du premier trimestre 2010, il ne restait « que » 194 milliards de livres (234 milliards d'euros) dans la partie non stratégique. Cette réduction est liée, pour deux tiers, à la clôture de prêts, soit parce que ceux-ci arrivaient à échéance, soit parce que RBS « incite les emprunteurs à trouver d'autres financements ».Une autre partie des désinvestissements vient de la vente d'actifs. Ainsi, RBS a vendu Sempra, une maison de courtage en matières premières, et elle s'est retirée d'une dizaine de pays (en Asie et en Amérique latine). Elle a également mis sur le marché 320 agences bancaires britanniques, dont la vente pourrait être annoncée dès le mois prochain. Enfin, RBS a vendu à d'autres institutions financières des prêts qui étaient dans son portefeuille non stratégique.Le problème est que cette vente, prêt par prêt, est très lente. C'est particulièrement vrai dans le marché immobilier commercial, où les prêts nécessitent de passer une forte décote. Or, l'immobilier commercial représente 26 % des actifs non stratégiques de RBS.C'est pour cela que RBS envisage cette nouvelle méthode de vente, espérant accélérer son désinvestissement. Son succès - ou l'échec - sera regardé de près : Lloyds Banking Group, l'autre grande banque nationalisée, croule également sous les prêts immobiliers toxiques...Eric Albert, à Londres
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