Banques et collectivités peinent à s'entendre

Les banques et les collectivités locales ont du mal à trouver un terrain d'entente. Une « charte de bonne conduite » a certes été signée lundi pour encadrer les prêts aux collectivités. Les quatre banques leaders sur ce marché (Crédit Agricolegricole, Société Généralecute; Générale, Dexia et BPCE) étaient représentées, ainsi que plusieurs collectivités locales. Des élus socialistes ne s'y sont pas rendus, déplorant que la charte ne soit « pas suffisamment contraignante ».Les banques « s'interdisent de commercialiser des produits spéculatifs qui, par nature, ne sont pas adaptés aux besoins des collectivités », prévoit la charte. Elles s'engagent à ne plus proposer aux collectivités des produits « exposant à des risques sur le capital », « reposant sur certains indices à risques élevés » (actions, matières premières ou devises par exemple), ou progressant selon « des effets de structure cumulatifs » (les fameux emprunts « boule de neige »). Elles reconnaissent par ailleurs « le caractère de non professionnel financier des collectivités locales et le français comme langue exclusive des documents ». De leur côté, les collectivités devront faire preuve de plus de transparence sur leur politique d'emprunts et la gestion de leur dette.signature positivePour les banques, la signature de cette charte est positive car elle « devrait permettre de calmer la polémique », espère un banquier. La nomination d'un médiateur, Éric Gissler, est particulièrement bien accueillie. Elles reconnaissent généralement que les prêts aux collectivités locales étaient risqués. « Des banques étrangères proposaient des produits indexés sur des monnaies exotiques comme le rand sud-africain », raconte un dirigeant d'une banque française. « Nous aurions peut-être pu faire attention à mieux diversifier ces prêts », admet le dirigeant d'une banque étrangère à Paris.Mais toutes accusent les collectivités locales d'avoir encouragé ces produits. Au travers des appels d'offres, elles poussaient les banques à leur proposer les produits les plus avantageux et par conséquent les plus risqués. « Nous avons même reçu une lettre d'une collectivité locale se plaignant de nos propositions qu'elle n'estimait pas assez agressives », ajoute un banquier. Les établissements financiers n'hésitent pas non plus à pointer du doigt la responsabilité directe des collectivités locales, notamment celle de leurs directeurs financiers. Le responsable d'une banque française s'indigne d'être accusé de défaut de conseil : « Il s'agit de gens extrêmement compétents », explique-t-il. « De plus, ils sont conseillés de façon quasi-systématique par des sociétés de conseil comme Finance Active, le Cabinet Michel Klopfer ou le groupe FCL (Financière Collectivités Locales ».
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