grèceGaz lacrymogène et matraques d'un côté, cocktail Molotov et pierres de l'autre : la manifestation d'hier et la marche sur le Parlement grec en mémoire à Alexis Grigoropoulos, ce jeune garçon de 15 ans tué l'année dernière dans le quartier d'Exarchia par un policer, se sont soldés par de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Les quelques milliers de policiers mobilisés n'ont pas pu empêcher les débordements, pas plus que les appels au calme lancés par le président de la République mais aussi par le père du jeune Alexis. « Je ne suis pas venue uniquement parce qu'un des nôtres a été tué l'année dernière, explique Konstantina, âgée de 17 ans, mais aussi à cause de tous les problèmes que nous rencontrons depuis l'école jusqu'à l'agence pour l'emploi ou, si nous avons plus de chance, jusqu'aux stages payés 400 euros. Pour nous rien n'a changé depuis l'année dernière. »effet boule de neigeÀ l'issue d'une manifestation d'étudiants et de lycéens, environ 300 jeunes ont réussi à occuper l'École polytechnique dans le centre d'Athènes, d'où ils harcelaient la police : le lieu avait déjà servi de sanctuaires à de nombreux jeunes contestataires lors des troubles urbains qui ont secoué le pays en décembre dernier.Mais la grogne sociale est loin de se limiter aux étudiants. Deux mois après leur arrivée au pouvoir, les socialistes peaufinent des réformes structurelles (refonte des caisses de retraite qui va se traduire par un allongement du temps de travail et une diminution des pensions, gel des salaires, fiscalité?) suscitant beaucoup d'inquiétude. « On sait que l'avenir sera difficile explique Mixalis, un professeur de 55 ans. On est aussi dans la rue pour que le gouvernement comprenne qu'on ne va pas se laisser faire. » Or une contestation qui fait tache d'huile, c'est exactement ce que veut éviter le gouvernement. Angélique Kourounis, à Athènes

latribune.fr

08 Déc 2009, 1:44

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