Au premier jour de son procès, Kerviel se montre offensif

Pas de round d'observation. Le procès de Jérôme Kerviel, l'ex-trader accusé d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à la Société Généralecute; Générale en prenant des positions dissimulées approchant 50 milliards d'euros, a démarré ce mardi sur les chapeaux de roue. Avec un président d'audience qui s'est visiblement plongé dans les méandres les plus obscurs du dossier, une partie civile - la Société Généralecute; Générale - parfaitement préparée, et une défense très combative. à l'image de Jérôme Kerviel, qui a d'abord semblé intimidé en se présentant, mais s'est rapidement repris, répondant du tac au tac aux accusations des avocats de la banque, et répliquant à plusieurs reprises d'un ton sec : « absolument pas. »« la surprise du chef »Au cours d'un exposé des faits très technique, les discussions ont d'abord tourné autour du rôle de Jérôme Kerviel à partir de son arrivée dans la banque en 2002 au « middle office », puis comme trader assistant (« trader junior ») et enfin trader. Le président a tenté de tirer au clair dans quelle mesure son parcours avait pu lui fournir des outils pour mettre en oeuvre une fraude, comme l'a affirmé la banque en annonçant la « fraude », en janvier 2008, sans que rien de très concluant ait semblé en sortir.Mais le moment clé s'est produit pendant la déposition de Claire Dumas, numéro deux du contrôle du risque opérationnel du groupe SocGen, qui a mené l'investigation interne sur la « fraude ». Celle-ci raconte avoir constitué, dans le cadre de cette enquête, un fichier reprenant toutes les opérations de Kerviel, réelles et fictives. Elle explique ensuite sa surprise en découvrant, pendant le week-end précédant le procès, que ce document confidentiel était exhibé au journal télévisé et présenté comme un simple document de « reporting » interne auquel les supérieurs de Kerviel et plusieurs centaines de collaborateurs des activités de marché auraient eu accès. Jean Veil intervient alors pour souligner que Jérôme Kerviel s'est « goberg頻 sur cette pièce dans les médias, la présentant comme « la surprise du chef », et exige de consulter cette pièce. Le ton monte, signe qu'il s'agit d'un point important. Un peu plus tard, Metzner exhibe le tableau en question sur l'écran géant installé dans la salle des Criées. « Il s'agit, sauf erreur, d'une extraction de la base Eliot, et nous pourrons interroger plusieurs utilisateurs sur l'emploi qu'ils en faisaient », explique la défense. Claire Dumas explique alors qu'il ne s'agit pas d'un fichier accessible aux managers. Olivier Metzner argumente que ce fichier est « extrait » de la base Eliot, et que les managers avaient accès à cette information, et donc aux opérations démesurées de JK. Le ministère public souligne alors que le fichier est issu de l'enquête interne, et non du reporting accessible aux managers, et qu'il s'agit donc d'un « tri dans la fraude ».Un peu plus tard, le tribunal est saisi d'un nouveau brouhaha lorsque Olivier Metzner interroge Claire Dumas sur l'existence dans la trésorerie de la banque, fin 2007 d'une somme de 1,4 milliard correspondant aux gains réalisés par Jérôme Kerviel grâce à ses opérations dissimulées. Le président ne parvient à ramener le calme qu'en soulignant que ce point sera débattu en détail plus tard au cours du procès. n
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