Le superlivret, arme fatale du marketing Web bancaire

Le superlivret d'épargne est un peu à la banque en ligne ce que le crédit immobilier est au réseau d'une banque de détail : un formidable produit d'appel. Baptisés « super » livrets car offrant une rémunération supérieure (mais fiscalisée) à celle du livret A, la référence, ils constituent la force d'attraction pour les clients aisés qui surfent sur Internet.Ainsi, dernier-né parmi les sites financiers en ligne, BforBank (filiale des caisses de Crédit Agricolegricole) avait démarré sur les chapeaux de roue en octobre dernier avec un taux de 5 % annuel garanti... pendant trois mois. Sur cette période, le site avait collecté 800 millions d'euros d'épargne, soit largement plus que prévu dans le business plan. Tout l'enjeu pour les sites est de réussir à conserver ces sommes au-delà de la période de promotion, et à convaincre le client de souscrire à d'autres services.Ce genre d'opérations de taux « boostés », que l'on retrouve chez l'ensemble des acteurs, n'est pas rentable pour les banques mais permet d'attirer le chaland. On peut ensuite lui proposer toute une gamme de produits d'épargne et de Bourse mais aussi la gestion de son compte bancaire, voire même du crédit à la consommation et du crédit immobilier. Ce qui est censé permettre générer des revenus additionnels.Certes, l'acquisition du client coûte cher en termes de marge sur livret, mais Internet permet de réaliser des opérations ciblées et qui peuvent être renouvelées quand on le souhaite (ce qui permet de dimensionner l'offre et donc son coût). La contrepartie de ce succès commercial n'a pas échappé au gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Un courrier pour alerterIl y a un an, il avait adressé un courrier en bonne et due forme à l'ensemble des banques françaises, leur faisant part de sa préoccupation face au niveau des taux proposés qu'il estimait être « déconnect頻 des conditions de marché. D'autant que, en période de conquête de nouveaux clients, les offres promotionnelles peuvent être renouvelées d'une période sur l'autre. Le gouverneur avait mis en avant les conséquences de ces offres qui pouvaient être « défavorables sur les conditions d'exploitation des banques ». À l'époque, les superlivrets offraient des rémunérations de 4 à 7 %. Aujourd'hui, elles sont revenues dans une fourchette plus raisonnable de 2,5 à 5 %. G. L. S.
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