Toute toute première fois

Difficile pour le PDG du Château d'Yquem de se souvenir de son premier verre de ce vin mythique. Bien évidemment, ce souvenir ne date pas de son arrivée à la propriété en 2004. « J'avais déjà eu la chance d'en boire en plusieurs circonstances », reconnaît Pierre Lurton. En fait, un de ses premiers souvenirs liés à Yquem date de la présentation de sa future épouse à ses parents. « Elle avait décrété qu'elle n'aimait pas le vin... sauf le Yquem?! » Alors, pour lui faire plaisir, il avait économisé pour lui offrir une bouteille d'une année exceptionnelle, 1975. À moins que ce premier souvenir ne date de l'une des nombreuses dégustations chez son ami Jean-François Moueix, un des principaux négociants en vins bordelais et propriétaire de Petrus. Une indécision qui ne gêne absolument pas le dirigeant d'Yquem, très vite dithyrambique lorsqu'il s'agit de parler du divin nectar. « Déguster un verre d'yquem, c'est entrer dans un monde à part, indescriptible. La sensation merveilleuse de toucher l'incomparable, la voluptueuse légèreté de l'élégance, la grande classe... Rien n'agresse, tout transporte. Vous terminez la première gorgée dans l'extase et déjà il vous tarde de recommencer... » Et comme pour cacher l'émotion sans cesse renouvelée procurée par ce vin, Pierre Lurton laisse son regard s'évader sur le paysage policé des vignes, source éternelle d'inspiration pour lui, avant de revenir vers son bureau magnifiquement lambrissé et de terminer par un petit éclat de rire, comme pour s'excuser de s'être laisser allé. « Yquem est comme une oeuvre parfaite, intemporelle. Elle ne lasse jamais, mais transporte », ajoute-t-il. Quant à ses millésimes préférés, là encore Pierre Lurton hésite, même s'il reconnaît que 1921, 1937 et 1967 sont des « années d'anthologie ». « C'est assez facile d'être subjugué par de très grands millésimes, comme 2009 peut l'être. Mais avec 2002, par exemple, on est en face d'un diamant éclatant qui ne joue pas sur la sucrosit頻, ajoute Pierre Lurton. « En réalité, on est toujours subjugué par les millésimes de fin octobre, l'été indien à Yquem. » Une période un peu fraîche qui donne souvent des années exceptionnelles en favorisant le développement du botrytis, cette « pourriture noble » sans laquelle il n'y aurait pas de sauternes et qui impose d'étaler les vendanges manuelles sur quarante jours pour obtenir un vin synergique. « Ne simplifions pas un monde de complexité. Être toujours à la recherche de la perfection n'est pas la solution », insiste Pierre Lurton. Béatrice Delamotte ? Demain?: Stanislassia Klein lance sa griffe Stella Cadente en décoration.
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