800 millions d'euros pour des Airbus plus sobres

L'industrie aéronautique française fait le forcing pour figurer au nombre des secteurs retenus dans le cadre du grand emprunt national, prévu pour 2010. « Investir dans des technologies d'avenir en France pour développer une filière créatrice de richesse et d'emplois, nous sommes dans la logique du grand emprunt », a déclaré, hier devant les membres de l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE), le numéro 2 d'Airbus, Fabrice Brégier. Également à la tête du comité de pilotage du Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac), il demande, au nom du secteur, « 800 millions d'euros sur cinq à six ans » pour pouvoir disposer, à l'horizon 2015, de technologies de rupture à intégrer sur les avions qui verront le jour à partir de 2020. C'est en effet en 2014-2015 que le choix de la motorisation du successeur de l'A320 ? un avion moyen-courrier de 110 sièges à 220 sièges ? devrait être décidé. Maintes fois repoussé, ce nouvel avion pourrait voir le jour vers 2024.programme crucialSelon Fabrice Brégier, « ces 800 millions constituent le chaînon manquant pour atteindre nos objectifs », lesquels doivent permettre de maintenir « une longueur d'avance » sur la nouvelle concurrence russe et chinoise. Ces deux pays ont chacun lancé il y a quelques mois un programme d'avions moyen-courriers dans le but de briser le duopole d'Airbus et Boeing sur les moyen-courriers à l'horizon 2015. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rater ce programme », a-t-il rappelé. Il est en effet crucial, ce segment représentant environ 70 % des livraisons d'avions.Pour garder ce coup d'avance, Airbus et Boeing veulent frapper un grand coup. « Par rapport au B27 [un avion monocouloir lancé dans les années 1960, Ndlr], la consommation de carburant au siège kilomètre de l'Airbus A320 a été réduite de 45 %. Si un avionneur n'apporte pas le même saut pour la prochaine génération d'avions, c'est-à-dire un gain de 30 % à 40 %, il risque de se tromper », a déclaré, mercredi, le directeur de la stratégie d'Airbus, Philippe Jary, lors d'un colloque.Dans ce cadre, 5 % à 10 % de ces gains proviendront de l'amélioration de la structure, mais l'essentiel sera apporté par les progrès de la motorisation. Safran travaille déjà sur une technologie à architecture conventionnelle disponible en 2016 apportant un gain de 16 %. Mais aussi sur un concept beaucoup plus ambitieux d'« open rotors » (hélices rapides). Disponible à l'horizon 2020, cette propulsion réduirait de 26 % la consommation par rapport aux moteurs d'aujourd'hui. D'ici là, Airbus a décidé d'améliorer par petites touches ses A320, vieux de vingt ans.
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