surenchère de Toshiba et GE sur Areva T&D

Patrick Kron et Jean-Pascal Tricoire, PDG d'Alstom et de Schneider Electric, ont-ils réussi ce week-end à convaincre leurs actionnaires de la nécessité de relever leur prix sur Areva T & D ? Les offres engageantes de reprise de la filiale haute et moyenne tension d'Areva doivent être remises ce lundi 9 novembre. Areva devrait annoncer son choix le 23 novembre. Face aux Français, le japonais Toshiba-Westinghouse et le géant américain General Electric, pourtant peu argentés en ce moment, ont en effet décidé de jouer la surenchère.projet modifiéSelon nos informations, l'offre de Toshiba, par ailleurs un des principaux concurrents d'Areva dans le nucléaire, frise les 5 milliards d'euros. General Electric, qui a rompu durant le week end son association avec le fonds CVC et qui pourrait se rapprocher d'Axa Private Equity, propose de son côté plus de 4 milliards d'euros. La filiale haute et moyenne tension d'Areva est valorisée autour de 3,5 milliards.Pour financer de telles sommes et contrer les critiques sur le côté très financier de leurs offres, les deux adversaires du duo français ont modifié leurs projets. Au final, ils proposent tous deux des schémas très proches. Toshiba-Westinghouse s'est associé à INCJ, l'équivalent nippon du Fonds stratégique d'investissement (FSI) français et à un fonds d'Abu Dhabi, Taqa, en gardant 60 % de la structure de rachat. Le japonais affirme vouloir assurer « l'ancrage français » de son projet en introduisant en Bourse Areva T&D d'ici cinq à sept ans. De même, General Electric, envisagent d'ici cinq ans une cotation à Paris des activités T&D d'Areva, associées aux siennes, qu'il tente d'ailleurs de céder depuis deux ans.Alstom et Schneider, donnés favoris dans cette procédure, devront donc trouver des arguments de poids pour emporter la partie. En proposant, à l'orée du week-end, tout juste 3,5 milliards d'euros, ils ne sont pas les mieux-disants. Déjà, sur le plan social, leur projet de partage des activités haute et moyenne tension est le plus problématique. « La pire des solutions », martèlent les représentants des 31.000 salariés européens d'Areva T & D, qui ont réussi, avec le soutien du PS, à émouvoir les parlementaires sur leur sort. aucune garantie d'emploiJeudi dernier, la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale a auditionné les trois industriels candidats. Patrick Kron, indisponible, s'est fait représenter. Dans une interview au « Monde » datée du 6 novembre, les deux patrons français évitent soigneusement de s'engager sur le volet social. « L'opération de séparation ne génère aucune conséquence sociale », se contentent-ils de répéter. « Les salariés actuels d'Alstom et de Schneider Electric ne bénéficient pas de garantie de l'emploi. Comment justifier qu'on le fasse pour de futurs salariés ? », s'emporte-t-on dans le camp français.Le dossier est tellement difficile à défendre politiquement que certains au gouvernement estiment qu'il est urgent d'attendre. Et penchent pour la poursuite de négociations exclusives avec deux candidats, histoire de repousser à la veille de Noël une décision qui pourrait mal passer. n
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