Les DRH dubitatifs sur les palmarès des grandes écoles

Les classements des établissements supérieurs d'enseignement sont aussi et peut-être surtout une affaire de DRH. Ces palmarès sont censés leur servir de boussole dans leurs opérations de recrutement, pour trouver les talents dont ils ont besoin, mais aussi pour l'affectation des budgets de formation continue. Les DRH ont besoin d'un indicateur fiable en France même, où les repères manquent au-delà des établissement les plus prestigieux. Une épineuse question qui se pose avec d'autant plus d'acuité au plan international qui fait figure de terre inconnue. Où recruter un jeune diplômé pour une filiale chinoise, indienne ou brésilienne?? Vite, un classement?!Le problème, c'est que les DRH ne prisent que modérément les classements publiés dans la presse fondés sur le taux de sélection à l'entrée et les salaires à la sortie. Ils jettent sur eux un regard diagonal (lire ci-dessous). En revanche, tout a changé avec le fameux classement des établissements d'enseignement supérieur réalisé par l'université de Shanghai. Il tente d'évaluer le contenu de la formation en mesurant les productions scientifiques. Là, l'intérêt des DRH se réveille, car ce classement répond en l'occurrence à un vrai besoin. Hélas, ce classement ravale les établissements français dans les tréfonds de la liste. Ce qui, du coup, a fait réagir le monde politique, le Sénat s'interrogeant sur la place d'un tel classement et sa valeur prédictive notamment pour les entreprises (lire encadré).démarche de progrèsMais par quoi les remplacer alors que le besoin de transparence se fait sentir?? La solution viendra peut-être des travaux des instances d'évaluation : la Commission des titres de l'ingénieur (CTI), pour les écoles scientifiques, l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) pour les universités et les centres de recherche, et la Commission d'évaluation des écoles de management. Le président de cette dernière, Frank Bournois (lire l'interview exclusive), affirme vouloir évaluer le contenu des formations et installer les écoles dans une démarche de progrès. Pour permettre à l'enseignement supérieur français de figurer en bonne place dans les challenges de l'économie de la connaissance.Pascal Jungh
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