« Le programme zéro charge a permis

Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'EmploiLe sommet social qui se tient aujourd'hui à l'Elysée est le second de l'année. Celui du 15 février s'était borné à arrêter l'agenda social 2010. Quel est l'objet de celui de cet après-midi ?Ce sommet a une consonance importante car nous sommes à un moment clé : nous avons touché le fond de la crise, sans en être toutefois sortis. C'est pourquoi nous avons besoin de voir, parmi les outils mis en place pendant la crise, quels sont ceux qui ont marché et ceux qui n'ont pas fait leurs preuves. Nous avons fait un choix délibéré de gestion avec les partenaires sociaux. Ce travail en commun ne veut pas dire pour autant que tout le monde est d'accord, mais nous tentons d'abord la négociation. Cela a été le cas pour le dispositif en faveur des chômeurs en fin de droits, qui a été soutenu par presque toutes les organisations syndicales.Parmi les mesures qui sont sur la table, quelles sont celles qui seront interrompues, maintenues, voire renforcées ?Sur la table, il y a bien sûr les mesures du plan jeunes. La majoration de la prime à l'embauche d'un apprenti et le « zéro charge » apprentis, qui arrivent à échéance le 30 juin, ont largement fait leurs preuves, puisque quelque 100.000 jeunes en ont bénéficié. Pour les contrats de professionnalisation, le succès a été moins immédiat, avec 60.000 bénéficiaires à ce jour. Depuis juin 2009, 113.000 contrats de professionnalisation et 273.000 contrats d'apprentissage ont été signés. Dans le même esprit, les contrats aidés pour les jeunes ont bien marché. Environ 110.000 jeunes ont été concernés à ce jour. En revanche, la prime à l'embauche des stagiaires n'a pas été à la hauteur de nos attentes, puisque seuls 7.000 en ont bénéficié sur les 50.000 attendus. Qu'en est-il des mesures emploi du plan de relance ?Le programme zéro charge est très « punchy » car il a permis un million d'embauches depuis sa création. Il a permis aux très petites entreprises de continuer à embaucher : 2/3 des embauches ont concerné des jeunes de moins de 25 ans et 40 % des embauchés étaient demandeurs d'emploi. L'activité partielle de longue durée, qui répond au principe du «  former plutôt que licencier », a également fait ses preuves. Plus de 400.000 salariés en ont déjà bénéficié. Alors que la sortie de crise se profile, ce n'est pas le moment de débrancher le dispositif. Peut-être faut-il même l'adopter de manière pérenne. On note également une forte montée en charge des bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisé (CRP) et du Contrat de transition professionnelle (CTP). Les premiers sont au nombre de 14.500, les seconds de 110.000 à la fin avril. Ce sont de très bons outils qui permettent un véritable accompagnement et qui ont vocation à être reconduits avec l'accord des partenaires sociaux.Quand allez-vous lancer l'expérimentation du CTP au bénéfice des travailleurs temporaires ?Cette expérimentation peut être assez rapidement lancée, sur quelques bassins CTP existant, mais avec un échantillon réduit de bénéficiaires.La crise grecque vous facilite-t-elle la tâche pour mettre en place la politique de rigueur annoncée par François Fillon. Et finalement ne pas répondre aux attentes des syndicats sur le pouvoir d'achat ?Pour moi, la priorité c'est l'emploi. Il faut que nous inversions durablement la courbe du chômage. C'est possible quand on voit que l'emploi des seniors et l'emploi des jeunes résistent bien dans la crise. Les mesures anticrise que nous avons mises en place sont « débranchables » en sortie de crise. La première condition de l'amélioration du pouvoir d'achat, c'est l'amélioration de l'emploi. Propos recueillis par Isabelle Moreau
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