France Galop veut moderniser l'hippodrome de Longchamp

Il n'y a pas que le football qui a besoin de nouveaux stades. Le monde des courses prépare aussi une offensive, à la veille de l'ouverture à la concurrence du marché des paris en ligne. Dans les cartons de France Galop, la société de course actionnaire du PMU au côté du Cheval Français son homologue dans le trot : le projet de modernisation de l'hippodrome de Longchamp, son « vaisseau amiral » jugé vieillissant. Deux scénarios sont envisagés. « Une reconstruction de Longchamp qui coûterait entre 100 et 120 millions d'euros ou une simple rénovation qui mobiliserait entre 30 et 35 millions », indique Hubert Monzat, directeur général de France Galop. L'hypothèse a maxima a pour avantage de permettre la création d'espaces de réception mais elle nécessite un investissement important dans une période complexe. « L'ouverture du marché peut nous fragiliser », constate Hubert Monzat. La filière hippique craint de voir les joueurs délaisser les courses de chevaux au profit des paris sportifs, voire du poker, nouvellement autorisés. Malgré tout, l'association a provisionné 50 millions d'euros pour financer la reconstruction de l'hippodrome parisien. Le solde du financement devra être apporté par un partenaire privé. Ce dernier deviendra en échange sponsor du lieu, et disposera d'un espace à l'intérieur du nouvel hippodrome. Mais il n'est pas question de lui ouvrir le capital de Longchamp. Le Qatar, déjà partenaire privilégié de France Galop depuis qu'il est devenu en 2008 le sponsor du grand prix de l'Arc de Triomphe, pourrait être sollicité. concours d'architectesLa seconde hypothèse, basée sur une réhabilitation, mobiliserait une somme plus raisonnable. L'évolution du bâtiment resterait limitée et ne permettrait pas de « changer l'image des courses » pour rajeunir l'image en attirant un nouveau public. Le conseil d'administration de France Galop, présidé par Edouard de Rothschild, choisira entre les deux options avant la fin de 2010, après une discussion en assemblée générale. Dans la foulée, un concours d'architectes sera lancé. Si tout se déroule comme convenu, les travaux pourraient débuter en 2012, après le prix de l'Arc de Triomphe. Si le calendrier prend du retard, la question de Longchamp sera l'un des dossiers phare des prochaines élections du président de France Galop, en décembre 2011.Les réticences à un tel investissement ne manquent pas chez France Galop. Cette structure qui finance les professionnels de l'élevage et de l'entraînement hippique est dans une situation tendue : ses comptes en 2009 font apparaître un déficit d'une dizaine de millions d'euros qui provient notamment des charges des centres d'entraînement. Ces établissements n'ont pratiquement pas modifié leurs tarifs depuis plus de 10 ans et toute réévaluation suscite une levée de boucliers des propriétaires. Normal, ces derniers sont déjà largement de leur poche pour l'entretien de leurs chevaux. Faute de recruter de nouveaux propriétaires, la filière se fragilise, certains entraîneurs devenant également propriétaire et cumulant ainsi les risques.
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