La Banque de France très modérément optimiste

Dans l'industrie, en juillet, « l'ensemble des secteurs a évolué favorablement, seuls les matériels de transport hors automobile sont restés stables », écrivent les économistes de la Banque de France, dans leur dernière note de conjoncture, publiée lundi. Quant à l'activité dans les services, « elle a poursuivi sa progression, soutenue notamment par le travail temporaire ».Ces commentaires presque enthousiastes, les experts de la banque centrale les invalident eux mêmes lorsqu'ils se lancent dans le chiffrage de la reprise économique, qui a lieu aujourd'hui en France et partout en Europe - la croissance allemande a été soutenue au deuxième trimestre par un fort courant d'exportations. Se livrant à une prévision pour le PIB du troisième trimestre 2010 -  alors que seul le chiffrage du deuxième trimestre sera rendu public vendredi 13 août par l'Insee - les statisticiens de la banque avancent le chiffre de +?0,3 %. Un chiffre qui, s'il était confirmé, en dirait long sur la langueur de l'économie française : en rythme annuel, cela correspond à une croissance à peine supérieure à 1 %, bien incapable de réduire le chômage et de contribuer à la baisse du déficit public. La prévision officielle du gouvernement - 2,5 % de croissance en 2011 - serait définitivement remise en cause.L'indicateur du climat des affaires dans l'industrie (voir graphique) explique cette mollesse : après avoir chuté lourdement fin 2008, il est remonté rapidement, mais, depuis le printemps, la tendance est plutôt à l'affaissement. Car les carnets de commande ne se regarnissent pas à grande vitesse, et surtout le taux d'utilisation des équipements reste inférieur à la normale. Ce qui signifie simplement que, dans l'industrie, les machines sont peu utilisées : du coup, les industriels investissent très peu. Cette faiblesse de l'investissement pèse lourdement sur la croissance.Dans sa dernière note de conjoncture, publiée fin juin, l'Insee diagnostiquait une « reprise lente », anticipant une hausse du PIB de 0,5 % au cours du deuxième trimestre, et de 0,4 % au troisième. La Banque de France situe donc ses propres prévisions encore en dessous de celles de l'institut de la statistique. I. B.
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